Date : 2023
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Accès en ligne / online access
Accès en ligne / online access
Résumé / Abstract : La perfection décrivant l’état d’une chose qui a atteint sa plénitude, l’acte juridique est « parfait » lorsqu’il parvient à réaliser l’opération juridique (ou negotium) qui constitue sa finalité. L’intérêt de la notion est de construire une summa divisio, entre les actes dont la formation suffit à la réalisation de leur finalité (actes performatifs, qui « font en même temps qu’ils sont ») et les actes pour lesquels une condition supplémentaire doit être remplie après leur formation (actes prospectifs, qui projettent la réalisation d’un résultat). Convenablement définie, en particulier pour être distinguée de la simple formation, la perfection éclaire le mode opératoire de l’acte, c’est-à-dire le procédé par lequel il produit effet. L’acte performatif a la force d’un fait accompli, la réalisation de la finalité se produisant de plein droit une fois sa formation achevée. Du fait de cette concomitance, l’ensemble des effets envisagés doivent être déterminés et garantis lors de la formation de l’acte. Par ailleurs, le résultat produit par l’acte est en principe irréversible, sauf pour l’auteur à avoir institué une condition extinctive. Dans ce cas, l’acte est susceptible d’être caduc si cette condition s’accomplit, sa perfection n’étant plus justifiée. Réciproquement, l’acte performatif est insusceptible de produire le moindre effet de droit avant sa formation définitive, ce qui ouvre la voie à une distinction entre l’inexistence et l’invalidité, la seconde n’empêchant jamais l’acte de produire effet ab initio, mais permettant bien au contraire de faire un examen rétrospectif des effets produits par l’acte invalide. À l’inverse, l’acte prospectif se trouve marqué par la temporalité et l’éventualité. La formation de l’acte se trouve donc dissociée de sa perfection. Dans un premier temps, l’acte produit des effets intermédiaires qui ne se confondent pas avec l’opération juridique à réaliser in fine. Sa perfection dépend de l’adjonction d’une condition de perfection. En conséquence, l’acte se trouve face à une véritable alternative : il peut se parfaire si la condition de perfection s’accomplit, ou devenir caduc si elle défaillit. La mise en évidence de cette alternative inédite doit permettre d’isoler un domaine cohérent de la caducité, que les textes cantonnent à une hypothèse de « disparition d’un élément essentiel » (art. 1186 c. civ.). En l’occurrence la caducité permet de purger l’ordre juridique d’un acte définitivement formé mais ayant échoué à se parfaire. Elle traduit la désuétude de l’acte prospectif. Étant le pendant de la perfection, elle intervient selon les mêmes modalités : le dénouement de l’alternative face à laquelle se trouve l’acte interviendra de manière définitive et de plein droit, qu’il devienne caduc ou parfait
Résumé / Abstract : Perfection refers to a thing which has reached its optimal state. A perfect legal act is therefore an act which has achieved its purpose, known as the negotium in Roman law. The relevance of this study lies in the fact that it provides a classification of private legal acts, based on the moment they reach “perfection”: some acts are “performative” because they are effective as soon as they are formed (as a reference to the speech acts identified by J.-L. Austin in How to do things with words), while some others are “prospective” because they do not reach their final legal purpose as soon as they are formed. As a consequence, the moment of perfection enlightens the operating method of the private legal acts. The performative act is therefore a “fait accompli”. It comes into effect, and then secures the operation that is its object, at the precise moment in time at which it is formed. As a result of this simultaneity in time, the legal effects the act is meant to produce have to be sufficiently certain at the moment of the formation. In parallel, the legal effects are irreversible, unless parties have inserted a resolutory condition in their agreement. In this case, if the event specified by the condition occurs, the act which was perfect until that moment is rendered null and void. Furthermore, as formation conditions are sufficient but necessary for the act to be perfect, the lack of certain conditions makes it mandatory to consider that the act is unable to produce any legal effect. Then, it becomes necessary to distinguish formation conditions et validity conditions. If the legal act doesn’t match validity conditions, it rather produces legal effects until it is canceled. By contrast, the prospective act is characterized by its temporality and eventuality. Its formation does not cause its perfection; the two events do not coincide. Once formed, the act produces legal effects, that aren’t however to be mistaken for the very operation that is its purpose. Its perfection depends on the adjunction of a “perfection” condition. As a consequence, there are two possible outcomes to the formation of the legal act: it can either become perfect if the condition is met, or it can become null and void (“caduc”) if the condition isn’t met. The identification of this particular alternative allows for the identification of a coherent framework for “caducité”, which is the state of an act becoming null and void (art. 1186 of the civil code). In this case, the legal act must disappear because it failed to become perfect. However, it had been perfectly and duly formed. Thus, the outcome, “caducité”, cannot be dissociated from the perfection of the act