Date : 2016
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Bandage des pieds (ethnologie) -- Chine
Image du corps chez la femme -- Chine
Orient et Occident -- Moeurs et coutumes
Résumé / Abstract : Née en Chine au Xe siècle de notre ère, la coutume des pieds bandés traversa les dynasties pour ne disparaître qu’au milieu du XXe siècle, après plusieurs tentatives de proscription. Symbole de la beauté féminine, le pied était remodelé entre l’âge de 4 et 6 ans pour qu’il ne puisse pas dépasser les 8 cm, longueur idéale des fameux lotus d’or. Pour dissimuler ce qui ne sont plus que des pieds-bots, les femmes confectionnèrent de délicats petits souliers en soie, brodés de motifs bénéfiques comme ceux conservés au Musée national des arts asiatiques-Guimet à Paris. De cette manière , assurément, leurs filles seront promises à un bon mariage. Ce remaniement du corps conféra une allure particulière à la silhouette des femmes de l’ethnie han, et leur démarche, insaisissable et aérienne, sera longuement vantée dans les poèmes Chinois. Elle caractérisa tant la démarche féminine que les comédiens mettront au point des échasses pour tenter de les imiter sur scène. La perception occidentale sera toutefois différente ; la Chine fascine les voyageurs et les pieds bandés seront décrits dans leurs récits à de multiples reprises mais plutôt sous l’angle de l’horreur. L’Europe, gainée dans ces corsets, ne considère pas ce corps qui se balance pour avancer. Aucune esthétique n’est perçue dans cette coutume étrangère qui ne sera très souvent envisagée et représentée qu’en tant que punition des femmes dans une société machiste et cela jusque dans les créations les plus récentes, comme la série Marco Polo, la confrontation des mondes diffusée depuis 2014.