Date : 2024
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Rohingya (peuple de Birmanie) -- Malaisie
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Résumé / Abstract : Des communautés d’exilés rohingyas se développent en Malaisie depuis les années 1990. Ils y résident sans-papiers car le gouvernement malaisien refuse d’inscrire un droit d’asile dans sa législation. Cette thèse explore la négociation au quotidien de la mise en œuvre de ce statut. La portée universelle de la Convention de Genève de 1951 est en effet refusée par le gouvernement malaisien, mais défendue par des exilés rohingyas, par des ONG mobilisées autour de cette cause et par le bureau du HCR implanté à Kuala Lumpur. Ces trois derniers se constituent comme passeurs des normes internationales dérivées de cette Convention. Ils soutiennent l’institutionnalisation d’un système de l’asile depuis des interstices désormais organisés autour des exilés rohingyas, où l’autorité du bureau de l’organisation internationale se renforce. Cette recherche analyse les ressources véhiculées par un instrument de droit international pour des acteurs a priori en marge de son application. En mobilisant la référence au droit international pour affirmer leur place dans des nœuds de relations à la jonction des scènes locale, nationale et internationale, ces acteurs participent à la redéfinition des normes associées au droit d’asile depuis les marges du système international. Ils contribuent alors à construire la « force » d’un droit international dont la portée en Malaisie était incertaine. Pour l’analyser, cette recherche associe une année d’enquête qualitative (entretiens et observation participante) en Malaisie, une cartographie des réseaux transnationaux d’acteurs mobilisés autour de la cause rohingya et une analyse textométrique des discours des représentants de la Malaisie à l’ONU.
Résumé / Abstract : Communities of Rohingya exiles have been growing in Malaysia since the 1990s. They reside undocumented, as the Malaysian government refuses to enshrine the right to asylum in its legislation. This thesis explores the day-to-day negotiation of the implementation of this status. The universal scope of the 1951 Geneva Convention is denied by the Malaysian government, but defended by Rohingya exiles, NGOs mobilized around this cause and the UNHCR office in Kuala Lumpur. The latter three act as brokers for international norms derived from this Convention. They support the institutionalization of an asylum system from the interstices of Malaysian society. As the Rohingyas become the center of this asylum system in the making, the international organization’s office reinforces its authority. This research analyzes the resources conveyed by an instrument of international law for actors a priori on the margins of its application. While these actors mobilize the reference to international law, they assert their place on local, national and international scenes. In doing so, they also participate in the redefinition of norms associated with the right of asylum from the margins of the international system. Thus, they contribute to the "strength" of an international law whose scope in Malaysia was uncertain. This research combines a year of qualitative investigation (interviews and participant observation) with a mapping of transnational networks of actors mobilized around the Rohingya cause and a textometric analysis of Malaysian representatives’ speeches at the UN.