Déficit en Alpha 1 anti-trypsine sur le plan hépatique, modalités de suivi et survenue de complications en fonction du phénotype : une étude multicentrique rétrospective / Clara Labraoui ; sous la direction de Hélène Montialoux

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Déficit en alpha-1-antitrypsine

Fibrose

Alcool

Montialoux, Hélène (1981-...) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Savoye, Guillaume (1969-.... ; chercheur en hépato-gastroentérologie) (Président du jury de soutenance / praeses)

Cuvelier, Antoine (1961-.... ; enseignant-chercheur en pneumologie) (Membre du jury / opponent)

Melchior, Chloé (1985-... ; enseignante-chercheuse) (Membre du jury / opponent)

Université de Rouen Normandie (1966-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université de Rouen. Faculté de médecine et de pharmacie (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Résumé / Abstract : Introduction : Le déficit en alpha un antitrypsine (DAAT) est l'une des maladies génétiques les plus fréquentes en Europe pouvant causer notamment une atteinte pulmonaire et/ou hépatique. Il existe des centaines de mutations dont la plus connue est la mutation Z menant, lorsqu'exprimée à la forme homozygote, à un déficit sévère en AAT. Cette maladie, sous diagnostiquée sur le plan hépatique, peut par agrégation intrahépatique de la protéine malformée, mener à une cirrhose et ses complications notamment en cas de cofacteurs d'hépatopathie (alcool, syndrome métabolique, hépatite virale...) associés. A ce jour, il n'existe pas de recommandations précises quant aux modalités de suivi hépatique du DAAT (type de tests non invasifs, fréquence du suivi, notamment selon les différents phénotypes existants) ce qui pourrait changer le pronostic de cette maladie. Objectifs : L'objectif principal de ce travail était d'étudier chez des patients atteints de DAAT, les modalités du suivi hépatique réalisé. Nos objectifs secondaires étaient d'évaluer, en fonction du phénotype homozygote Pi*ZZ ou hétérozygote, la probabilité de survie sans cirrhose et les facteurs de risque d'en développer une ainsi que ses complications. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude multicentrique française, rétrospective, descriptive. Nous avons inclus tous les patients présentant un phénotype de DAAT (homo- ou hétérozygote) dans les CHU de Lille, Lyon, Rouen et le centre hépato-biliaire de Paul Brousse (Villejuif). Résultats : 171 patients ont été inclus dont 84 homozygotes et 87 hétérozygotes. Il existait une différence significative dans les modalités de suivi entre les 4 centres. L'intervalle médian entre deux consultations était de 1 an. Les patients homozygotes bénéficiaient d'un suivi plus rapproché que les hétérozygotes. La plupart des patients dont la surveillance était poursuivie présentaient des cofacteurs d'hépatopathie. Ils bénéficiaient de la réalisation de tests non invasifs dont le plus fréquemment utilisé dans tous les centres était le Fibroscan 8. L'utilisation des TNI sanguins était très hétérogène. Il y avait une différence significative d'élasticité entre homozygotes et hétérozygotes (5,8 vs 4, 9 %, p<0,01) sans que cette tendance ne soit retrouvée au niveau du FIB-4 ou du Fibrotest®. Les tests hépatiques étaient modérément perturbés (1.5N) et sans différence significative selon les phénotypes. 24 % des patients présentaient une stéatose à l'échographie et 24 % une dysmorphie au cours du suivi sans différence phénotypique et avec une association significative avec la consommation en alcool. 23/171 patients ont développé une hépatopathie, l'âge moyen de découverte était de 50 ans sans différence phénotypique et la probabilité de survie à 1 an sans hépatopathie chronique était de 91,79 % [95,25;85,99], et à 10 ans de 85,88% [76,60 ; 91,67]. Il n'y avait pas de différence significative retrouvée en fonction du phénotype. Il existait une association significative entre hépatopathie chronique et consommation excessive d'alcool en analyse uni et multivariée. Contrairement aux données de la littérature et probablement par manque de puissance, on ne retrouvait pas d'association avec le syndrome dysmétabolique. Conclusion : Le dépistage et la prise en charge, notamment sur le plan hépatique, du DAAT sont un sujet d'actualité. La perspective nouvelle d'espoirs thérapeutiques solides sur le plan hépatique, rend nécessaire la réalisation de travaux prospectifs multicentriques complémentaires afin de préciser les conditions de suivi les plus adaptées pour ces patients, à moduler en fonction du phénotype et d'éventuels cofacteurs d'hépatopathie.