Éducation à la sexualité chez les enfants de 2 à 12 ans : quelle place pour le médecin généraliste ? Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de médecins généralistes installés en Isère et Savoie / Clémentine Leleu et Fanny Roncoroni ; sous la direction d'Elodie Arnaud

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Éducation sexuelle des enfants

Médecins généralistes -- Entretiens -- Isère (France)

Médecins généralistes -- Entretiens -- Savoie (France)

Classification Dewey : 610

Arnaud, Elodie (19..-.... ; médecin) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Seigneurin, Arnaud (1977-.... ; médecin) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Grenoble Alpes (2020-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Introduction : L’intérêt de l’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge est clairement avéré, pourtant les directives de l’Éducation Nationale imposant sa mise en place dès l’école primaire peinent à s'appliquer. Le médecin généraliste a pour mission d’assurer la prévention et l’éducation pour la santé de ses patients, y compris en santé sexuelle. Alors que ce rôle auprès des adolescents est bien établi, il n’a pas encore été étudié chez les plus jeunes enfants. Ainsi, l’objectif de notre étude était d’étudier sa place dans l’éducation à la sexualité auprès des enfants de 2 à 12 ans. Méthode : Etude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de 11 médecins généralistes installés en Isère et Savoie entre mai et décembre 2023. Analyse inspirée de la théorisation ancrée et triangulation des données. Résultats : De nombreux facteurs influencent le médecin généraliste dans son abord de l’éducation à la sexualité auprès des enfants. Les médecins interrogés ont toutefois défini plusieurs champs d’action applicables auprès des enfants et de leurs parents. Ils envisageaient d'ouvrir la discussion en abordant les aspects biologiques de la sexualité mais également les aspects relationnels tels que le consentement et l’intimité. Ils proposaient l’utilisation de supports ou l’identification de thématiques et de moments propices au cours de la consultation pour aborder ces sujets. Tout cela dans le but de contribuer aux enjeux de santé publique tels que la prévention des violences sexuelles, l’exposition précoce à la pornographie et le bien-être en santé sexuelle. Conclusion : Malgré les nombreux freins relevés par les participants pour l'abord de l’éducation à la sexualité, le médecin généraliste a été identifié comme une personne-ressource légitime et la consultation un endroit privilégié pour aborder cette éducation à la sexualité auprès des enfants. Cependant, les connaissances et les techniques communicationnelles des médecins généralistes ainsi que la coordination avec les autres acteurs pourraient être améliorées. En outre, une consultation dédiée à ce sujet et le développement d’outils pourraient être envisagés.

Résumé / Abstract : Introduction: The advantages of teaching sex education from an early age have been clearly proved, however the directives imposed on primary schools by the French Ministry of Education have not been fully implemented. An objective of general practitioners is to ensure the health and prevention of their patients, including sexual health. While this role with adolescents is well established, it has not yet been studied in younger children. Thus, the aim of this study was to explore the general practitioner’s role in sex education for children aged 2 to 12. Methods: Qualitative study carried out via semi-structured individual interviews with 11 general practitioners based in Isère and Savoie between May and December 2023. Analysis based on grounded theory and data triangulation. Results: Many factors influence the general practitioner in the approach towards sex education with children. However, the doctors interviewed identified several areas of action that could be applied to children and their parents. They considered oppening the discussion by addressing the biological aspects of sexuality and also relational aspects such as consent and intimacy. They proposed the use of tools or the identification of themes and appropriate moments during the consultation to address these topics. These strategies aim to contribute towards public health issues such as the prevention of sexual violence, early exposure to pornography and sexual health well-being. Conclusion: Despite the many obstacles identified by the participants in the approach to sex education, the general practitioner was identified as a legitimate contact person and the consultation was a privileged place to address this sex education with children. However, the knowledge and communication techniques of general practitioners as well as the coordination with other actors could be improved. In addition, a dedicated consultation on this topic and the development of tools could be considered.