The conquest of the devil's paradise : international law, frontier-making and capitalist power / Filipe Antunes Madeira da Silva ; sous la direction de Emmanuelle Jouannet

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : anglais / English

Droit international -- Amazonie

Caoutchouc -- Frontières -- Putumayo (Colombie)

Caoutchouc -- Industrie et commerce -- Putumayo (Colombie)

Capitalisme

Classification Dewey : 340

Jouannet, Emmanuelle (1962-.... ; juriste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Alviar García, Helena (19..-.... ; juriste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Galindo, George Rodrigo Bandeira (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Esquirol, Jorge Luis (1964-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Muir Watt, Horatia (19..-.... ; juriste) (Membre du jury / opponent)

Orford, Anne (Membre du jury / opponent)

Institut d'études politiques (Paris ; 1945-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

École de droit de Sciences Po (Paris) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Relation : The conquest of the devil's paradise : international law, frontier-making and capitalist power / Filipe Antunes Madeira da Silva ; sous la direction de Emmanuelle Jouannet / Paris : Sciences Po , 2022

Résumé / Abstract : Cette thèse raconte une histoire du droit international dans la création d’une frontière de marchandises en Amazonie. Je me concentre sur le processus d’incorporation d’une région particulière appelée Putumayo dans les dynamiques capitalistes, qui a commencé pendant la première fièvre du caoutchouc en Amazonie à la fin du XIXème siècle. En examinant les pratiques et les discours juridiques des acteurs de cette frontière qui utilisaient des mécanismes juridiques pour façonner l’expansion capitaliste, je propose une histoire décentrée et élargie du droit international qui met en lumière sa relation intime avec le pouvoir capitaliste. En adoptant une approche généalogique, je choisis quelques exemples qui révèlent comment des acteurs situés à différents endroits et à différentes échelles circulent et interagissent, s’appropriant le droit international pour participer de l’exploitation et la distribution des ressources naturelles. Je commence par deux histoires de conquête. Elles montrent comment les acteurs frontaliers ont utilisé le droit pour tracer les limites entre le pouvoir politique des États et le pouvoir économique des marchés en établissant un marché intégré aux circuits mondiaux dans le Putumayo tout en consolidant le pouvoir territorial des États. Une lecture attentive de ces articulations révèle également un imaginaire particulier de la frontière comme un site à occuper et à ordonner, qui légitime et organise l’expansion de l’autorité du droit international sur de nouveaux territoires, de nouvelles ressources et de nouvelles populations. Après avoir démontré comment le droit international permet l’incorporation capitaliste à la frontière, j’étudie la continuité de la création de frontières dans le présent, en explorant une histoire de résistance dans laquelle des personnes et communautés marginalisées dans la création d’un marché de caoutchouc s’approprient les discours juridiques internationaux pour défier la frontière capitaliste. Ainsi, la frontière apparaît à la fois comme un site à partir duquel le droit international a légitimé et organisé l’ordre capitaliste et à partir duquel il peut être mobilisé pour contester le pouvoir capitaliste.

Résumé / Abstract : This thesis tells a history of international law in the making of a commodity frontier in the Amazon. I focus on the process of incorporation of a particular area called Putumayo into capitalist dynamics, which started during the first Amazon rubber boom at the turn of the nineteenth century. By examining the legal practices and discourses of frontier actors who use a range of mechanisms to shape capitalist expansion, I propose a decentred and expanded history of international law which sheds light on its intimate relationship with capitalist power. Taking a genealogical approach, I choose some examples that reveal how actors at different places and scales circulate and interact, appropriating international law to participate in the exploitation and distribution of natural resources. I start with two stories of conquest. They show how frontier actors used the law to draw the boundaries between the political power of states and the economic power of markets by establishing in the Putumayo a market integrated into global circuits while consolidating the territorial power of states. A close reading of such articulations also reveals a particular imagination of the frontier as a site to be occupied and ordered, which legitimises and organises the expansion of international legal authority over new territories, resources and populations. After demonstrating how international law shapes capitalist incorporation at the frontier, I examine the continuity of frontier-making in the present, exploring one story of resistance in which those marginalised in the making of a rubber market appropriate international legal discourses to challenge the capitalist frontier. Thus, the frontier appears both as a site from which international law has legitimised and organised the capitalist order and from which it can be mobilised to contest capitalist power.