Date : 2023
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
État -- Responsabilité (droit international)
Discrimination raciale -- Droit
Classification Dewey : 341.5
Résumé / Abstract : La réparation des préjudices en lien avec les crimes historiques bénéficie d’un regain d’intérêt dans de nombreux pays. La dégradation des relations internationales vient renforcer ce besoin de dire la vérité, de mettre fin aux souffrances psychologiques et de remédier aux politiques d’exclusion qui ont conduit à ces crimes et qui entretiennent le déni de justice actuel. Le temps écoulé oriente la recherche vers le droit de la responsabilité internationale de l’État et donc un droit à réparation pour les «victimes » actuelles, c’est-à-dire les descendants des victimes. Pour relever les trois défis que sont l’illicéité des faits originels, la qualité pour agir des demandeurs et la certitude de leurs préjudices, il est soutenu que le déni de justice subi par les descendants est un fait illicite composé, le dernier élément d’une répétition systématique d’actions ou d’omissions à l’encontre des mêmes groupes ethniques. La discrimination raciale élucide le lien entre les actes successifs et le déni de justice : elle est à la fois la circonstance aggravante des faits et le fondement juridique du lien entre les crimes originels et les préjudices actuels. Une causalité transitive est ainsi établie. La réparation doit cependant respecter les règles du droit intertemporel : les préjudices transitifs ne sont réparables qu’à compter de la reconnaissance de l’illicéité internationale des violations du droit à un recours effectif et de la discrimination raciale. Leur non-réparation présente un risque de préjudice irréparable aux groupes humains concernés, source d’une nouvelle responsabilité internationale.
Résumé / Abstract : Reparation of prejudices linked to historical crimes is benefiting from renewed interest in many countries. The deterioration of international relations reinforces the need to tell the truth, to put an end to psychological suffering and to remedy the exclusionary policies and practices which have led to these crimes and which maintain the current denial of justice. The passage of time directs the research towards the law of the international responsibility of the State and therefore the right to an effective remedy for the current “victims”, that is to say the descendants of the victims. There exist three challenges : the wrongfulness of the original acts, the legal standing of the plaintiffs and the certainty of their prejudices. To meet with them, it is argued that the denial of justice suffered by the descendants is a compound wrongful act, the last element of a systematic repetition of actions or omissions against the same ethnic groups. Racial discrimination elucidates the link between these successive acts and the denial of justice : it is both the aggravating circumstance of the facts and the legal basis of the link between the original crimes and the current harms. A transitive causality is thus established. Reparation is due but must, however, respect the rules of intertemporal law : transitive prejudices are only reparable from the date of consolidation in international law of norms protecting the right to an effective remedy and forbidding racial discrimination. The failure of States to redress current wrongs presents a risk of irreparable harm to the human groups concerned, a source of new international responsibility.