Le jeûne intermittent : revue de littérature en soins primaires / Rémi Voignier ; sous la direction de Florian Sibille

Date :

Type : Livre / Book

Langue / Language : français / French

Obésité

Soins de santé primaires

Sibille, Florain (1984-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Franche-Comté. Faculté de médecine et de pharmacie (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Introduction : Le jeûne intermittent est une pratique alternant des périodes de jeûne avec des périodes d'alimentation qui bénéficie d'une attention croissante dans la population générale ainsi que dans la communauté scientifique. Ce travail propose une revue de la littérature sur l'effet du jeûne intermittent en soins primaires. Méthodes : Revue de la littérature selon le protocole PRISMA. Résultats : 31 études ont été retenues dans la synthèse : 28 essais contrôlés randomisés, 2 essais contrôlés non randomisés et une étude de cohorte. La durée du jeûne intermittent allait de 8 à 52 semaines. La durée de suivi post interventionnel pouvait aller jusqu'à 52 semaines. Le jeûne intermittent a induit une perte de poids dans les 31 études. 17 études sur 18 ont observé une diminution de la circonférence abdominale. 9 études sur 18 ont permis une amélioration de la glycémie à jeun. Une diminution de la tension artérielle a été observée dans 10 études sur 18. Le profil lipidique a été amélioré dans 11 études sur 21. Une diminution de la masse maigre est observée dans 9 études sur 15. Discussion : Malgré des effets observés sur la perte de poids et les facteurs de risques cardio-vasculaires, les données à long terme concernant le jeûne intermittent sont insuffisantes. Il existe un risque non négligeable chez les patients présentant des comorbidités et son acceptation ainsi que sa tolérance sont médiocres. Les études conduites sur le sujet présentent des biais majeurs conduisant à surestimer les effets bénéfiques du jeûne. Conclusion : Le jeûne intermittent n'est qu'une facette de la restriction calorique présentée comme une alternative au traitement de l'obésité malgré une insuffisance de preuve à long terme. Il existe une inadéquation entre le niveau de preuve chez l'homme et l'activité médiatique autour de ce sujet. Il n'est pas souhaitable de recommander le jeûne intermittent en soins primaires. Lutter contre cette pratique est cependant illusoire. Le rôle des professionnels de soins primaires est de fournir une information appropriée aux patients et d'assurer un suivi dans de bonnes conditions si un jeûne est souhaité.