Date : 2021
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
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Résumé / Abstract : Dans un raisonnement traditionnel en termes de responsabilité civile, les intérêts moratoires supposent un fait générateur imputable au débiteur et qui consiste en un retard dans le paiement d’une créance monétaire exigible dans le sens où elle est échue et liquide. L’imputabilité du retard au débiteur n’est souvent pas acquise et ce dernier doit être mis dans un état de demeure qui s’articule avec une possible demeure du créancier. A ce fait générateur s’ajoute un préjudice qui, vu la nature monétaire de l’obligation que le débiteur tarde à exécuter, présente plusieurs spécificités dans son identification, sa preuve, son évaluation et sa réparation. Or, la pratique montre que ce raisonnement en termes de responsabilité trouve sa limite devant certaines catégories d’intérêts moratoires qui semblent, dans leurs fonctions et leurs fondements, y résister. Les interrogations que suscitent aujourd’hui ces intérêts concernant la(les) nature(s) du préjudice auquel ils sont liés mais aussi concernant la(les) fonction(s) qui leur sont attribuée(s) perturbent l’idée fortement ancrée dans les esprits d’une union inébranlable entre le retard, les obligations monétaires et la responsabilité civile. Elles invitent à une réflexion nouvelle, différente, sur la réalité de la relation entre le préjudice moratoire et le temps juridique qui, alors qu’il impose son rythme, subit le temps judiciaire avec lequel il ne se confond pas. Cette étude ambitionne d’établir une théorie générale des intérêts moratoires qui permettrait une meilleure compréhension de ce phénomène dans la richesse et dans la diversité qu’il déploie.
Résumé / Abstract : In a traditional reasoning in terms of civil liability, interest for delay suppose the existence of an operative event attributable to the debtor consisting of a delay in the payment of a debt that is payable, in the sense that it has become due and liquid. The liability of the delay to the debtor is often not automatically established and he must be put in a state of delay which must be assessed in the light of a possible state of delay of the creditor. Besides this operative event, a damage should be established and, given the monetary nature of the obligation that the debtor lacks to pay, it presents several specificities in its identification, proof, evaluation and repair. However, practice shows that the reasoning in terms of responsibility finds its limit for certain categories of interest for delay which, in their functions and foundations, seem to resist it. The questions raised today by these categories of interest regarding the nature(s) of the damage they are related to, but also the function(s) attributed to them, disrupt the idea strongly anchored in the spirits of an unshakeable union between monetary obligations, delay and civil liability. Those questions invite the jurist to a new and different reflection on the reality of the relationship between damage for delay and legal time which, while it imposes its rhythm, undergoes the judicial time with which it does not necessarily merge. This study aims to establish a general theory of interest for late payment which would allow a better understanding of this rich and diverse phenomenon that would necessarily take into account the multitude of facets that it can show.