Le culte de la Dame du mardi. Religion, genre et pouvoir dans le monde iranien : Afghanistan, Iran, Tadjikistan / Alessandra Fiorentini ; sous la direction de Jean-Bernard Ouedraogo et de Sonia Dayan-Herzbrun

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Rites et cérémonies

Identité sexuelle -- Religion

Mythe -- Aspect symbolique

Musulmanes

Zoroastriennes

Afghanistan

Iran

Tadjikistan

Ouedraogo, Jean-Bernard (1958-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Dayan-Herzbrun, Sonia (1940-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Speziale, Fabrizio (1968-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

De Chiara, Matteo (1976-.... ; indologue) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Fusaschi, Michela (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Gaborieau, Marc (1937-....) (Membre du jury / opponent)

Marzouki, Nadia (1978-.... ; politiste) (Membre du jury / opponent)

White, David Gordon (Membre du jury / opponent)

École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Cette thèse en anthropologie historique concerne l’étude d’un rituel votif féminin appelé Sofreh-Bîbî-Seshanbeh (Le Banquet de la Dame du Mardi). Elle se fonde sur un travail ethnographique effectué dans des communautés musulmanes et zoroastriennes de trois pays persanophones, le Tadjikistan, l’Iran et l’Afghanistan. Le rituel de la Dame du Mardi est un rituel strictement féminin. Il se déroule tous les mardis au domicile d’une officiante appelée bibi (dame ou matrone) où l’on prépare collectivement un repas votif à partir des offrandes des participantes. Les femmes y demandent secours à un être surhumain : la Dame du Mardi. La phase la plus important du rituel est la narration de l’histoire mythique de l’être surhumain. C’est l’acte de raconter l’histoire de la Dame du Mardi pendant le rituel qui lui donne toute la validité et l’effet désiré. Le récit permet en fait à l’aide surhumaine invoquée de se réaliser et au pouvoir de la Dame du Mardi de se déployer. À partir d’une critique d’oppositions classiques, religion/magie, orthodoxie/pratique populaire et masculin/féminin, et une redéfinition de la notion d’agentivité, cette recherche démontre l’importance d’étudier les relations complexes entre religion, genre et pouvoir. L’analyse du culte de la Dame du Mardi, a permis par ailleurs d’affirmer un point théorique fort : le symbolique du mythe et du rite n’est pas un simple reflet de la réalité sociale, une superstructure idéologique, mais il agit sur cette dernière, en la créant de façon performative.

Résumé / Abstract : This thesis in historical anthropology concerns the study of a female votive ritual called Sofreh-Bîbî-Seshanbeh (The Banquet of Lady Tuesday). It is based on an ethnographic work carried out in Muslim and Zoroastrian communities in three Persian-speaking countries, Tajikistan, Iran and Afghanistan. The Banquet of Lady Tuesday is a strictly female ritual. It takes place every Tuesday at the home of an officiant called bibi (lady or matron) where a votive meal is prepared collectively from the offerings of the participants. The women ask for help to a superhuman being called Lady Tuesday. The most important stage of the ritual performance is the narration of the mythical story of the superhuman being. It is the act of narrating the story of Lady Tuesday during the ritual performance that gives it its validity and desired effect. The tell of the story in fact allows the invoked superhuman help to be realised and the power of the Lady of Tuesday to unfold. Through a critique of classical oppositions, religion/magic, orthodoxy/popular practice and masculine/feminine, and a redefinition of the notion of agency, this research demonstrates the importance of studying the complex relationships between religion, gender and power. The analysis of the cult of the Lady of Tuesday has also made it possible to assert a strong theoretical point: the symbolism of myth and ritual is not a simple reflection of social reality, an ideological superstructure, but acts on it, creating it in a performative way.