A l'extrême droite de l'hémicycle : une sociologie politique des nationalistes dans le champ de l'Eurocratie / Estelle Delaine ; sous la direction de Sylvain Laurens

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Parlement européen -- 1958-1993

Front national -- France -- 1972-2018

Extrême droite

Régimes parlementaires

Sociologie politique

Élite (sciences sociales)

Militantisme

Pouvoir (sciences sociales)

Laurens, Sylvain (19..-.... ; sociologue) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Siméant-Germanos, Johanna (1969-.... ; politiste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Achin, Catherine (1975-.... ; politologue) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Mayer, Nonna (1948-.... ; politiste) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Avanza, Martina (19..-.... ; anthropologue) (Membre du jury / opponent)

Georgakakis, Didier (19..-....) (Membre du jury / opponent)

École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : On oppose ordinairement parlementarisme et extrême droite. On admet alors que l’un et l’autre seraient distincts par essence : le parlementarisme générerait des débats, puis des décisions collectives ou progressistes, et l’extrême droite imposerait une vision rétrograde, inégalitaire et violente de et dans la société. Pourtant, dans de nombreuses configurations historiques, des extrêmes droites dures se sont structurées avant, après et pendant un passage par la voie parlementaire. Pour dépasser les dichotomies a-historiques entre « parti antisystème » et « parti du système » (catégories polysémiques et vernaculaires) et disposer d’outils d’analyses qui intègrent les manières dont un Parlement peut –à l’encontre de ses propres principes officiels - procurer des ressources à des partis de droite radicale, cette thèse propose de partir de la réalité statistique et matérielle de la présence d’élites partisanes d’extrême droite dans des Parlements. Reposant principalement sur une ethnographie menée auprès de membres d’équipes parlementaires Front national (FN) de la huitième législature au Parlement européen, cette thèse s’inscrit dans la continuité des études sur les stratégies de conquête du pouvoir par des partis d’extrême droite, s’intéressant au passage au moins partiel par la voie parlementaire. Basée sur une ethnographie de trois ans et demie au Parlement européen et dans les meetings du FN, elle défend l’idée que cette « étape parlementaire » est fondamentale pour de nombreux partis d’extrême droite. Elle constitue une étape décisive dans la formation de ses membres, étape qui a jusqu’ici peu été documentée par les sciences sociales.

Résumé / Abstract : Parliamentarianism and extreme right are usually contrasted. It is assumed that the two are essentially distinct: parliamentarianism generates debates and collective or progressive decisions, while the extreme right imposes a retrograde, inegalitarian and violent vision of and in society. However, in many historical configurations, hard right-wing extremes have been structured before, after and during a passage through parliament. In order to go beyond the a-historical dichotomies between "anti-system party" and "system party" (polysemous and vernacular categories) and to have analytical tools that integrate the ways in which a parliament can - against its own official principles - provide resources to radical right-wing parties, this thesis proposes to start from the statistical and material reality of the presence of far-right partisan elites in parliaments. Based on a three and a half year ethnography in the European Parliament and in FN meetings, the thesis argues that this "parliamentary stage" is fundamental for many far-right parties. It constitutes a decisive moment in the formation of its members, a stage that has so far been little documented by the social sciences.