Date : 2021
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Douleur chronique -- Thérapeutique
Retour sur le marché du travail
Malades chroniques -- France -- Grenoble (Isère)
Centres antidouleur -- France -- Grenoble (Isère)
Classification Dewey : 610
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Résumé / Abstract : La douleur chronique touchait en 2018 près de 20 millions de personnes soit 30% de la population adulte et, selon une estimation de 2013, impacte le quotidien des personnes en activité soit près de 88 millions de journées. La poursuite de l’activité (ou la reprise) est donc un enjeu majeur pour la société. Plusieurs auteurs se sont intéressés aux facteurs pronostics quant au retour au travail. Ainsi le sexe, l’âge, l’intensité de la douleur, la capacité restante, le délai de prise en charge, la peur de majorer la douleur, le syndrome dépressif, le statut socio-économique, les exigences physiques, une implication juridique, l’indemnisation des salariés sont identifiés comme facteurs pronostics de la reprise de l’activité concernant les douleurs lombaires chroniques. Plus récemment, en 2019, des auteurs s’intéressent à l’impact des douleurs sur le lieu de travail et sur les relations humaines. La présente thèse s’inscrit dans cette démarche afin d’analyser ces différents éléments pronostics et d’en repérer d’autres. Ce travail a donc consisté à recueillir par téléphone, après analyse de leurs dossiers médicaux, des éléments pouvant influencer un maintien en emploi. Nous travaillons sur un effectif de 111 patients, actuellement âgés de moins de 56 ans, étant venus consulter au CETD du Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble en 2016 permettant d'avoir un recul au minimum de 5 ans. Il s'agit d'une étude rétrospective monocentrique. Sur les 111, 81 ont pu garder leurs activités. Les facteurs pronostics analysés sont sensiblement similaires. Cependant certains petits effectifs, par exemple certaines pathologies, ou certains domaines d’activité, ne permettent pas de comparaisons statistiques interprétables. Nous observons que le fait d’avoir bénéficié d’une opération sur la zone douloureuse (indépendamment du moment de l’opération) est associé à un sur risque de ne pas poursuivre son activité. Les personnes n’ayant pas pu continuer leur activité ont également eu plus de thérapies utilisées. Parmi les thérapies explorées, seule l’utilisation de kétamine est plus importante dans le groupe n’ayant pas pu garder son activité. On observe également une nette sous-exploitation des compétences des services de santé au travail et des services spécialisés dans le maintien dans l'emploi. Seules 57 personnes ont eu un aménagement du poste de travail par la médecine du travail. Parmi ces personnes, 48 sont toujours en activité, 40 salariés ont bénéficié d’une visite de pré-reprise et 18 n’ont pas pu garder leur activité. Il convient donc d’améliorer précocement la communication autour de la médecine du travail, de l’intégrer dès le début de prise en charge thérapeutique afin d’anticiper au mieux l’évolution des pathologies et d’ainsi favoriser le maintien dans l’emploi.