Bergson et la parole : la qustion de l'inexprimable / François Moll ; sous la direction de Paule-Monique Vernes

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Bergson -- Henri -- 1859-1941

Intuition -- Philosophie

Non-sens (philosophie)

Philosophie du langage

Vernes, Paule Monique (1932?-2013) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Université de Provence (1970-2011) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Collection : Lille-thèses / Atelier de reproduction des thèses / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1983-2017

Relation : Bergson et la parole : la qustion de l'inexprimable / François Moll ; sous la direction de Paule-Monique Vernes / [S.l.] : [s.n.] , 2003

Résumé / Abstract : On interprète souvent à tort la philosophie de Bergson comme une simple critique du concept qui lui permet de taire ce qu'est l'intuition de la durée. Elle serait, au pis, une poétisation masquant un vide philosophique, au mieux, une vague impression. or, cela revient à ne pas voir que Bergson a développé une réflexion sur le langage visant à le dépouiller de ses impuretés. Il n'a cessé de multiplier des stratégies expressives pour tenter d'exprimer cette inexprimable intuition. L'étude de la position des problèmes philosophiques, des questions vides de sens, des non-sens, des paralogismes, de la parole mystique, la création du concept fluide, le recours à l'image et à l'art constituent uen réfexion sur les conditions de possibilité d'une expression véritable. Mais s'il est vrai que ces stratégies s'épuisent dans une dialectique sourde qui tend à les annuler, elles ont le mérite de nous approcher de la durée. Cela a poussé Bergson à développer une sémantique non théorisée de la suggestion qui n'est intelligible qu'à la lumière de la sémantique émotionnelle de Berkeley. Certes, on est en droit d'attendre une solution théorique à la question de l'inexprimable. Or la mystique pure clôt toute parole. Il y aurait le "bon sens", mais il rend compte de la durée patiquement et non théoriquement. On dira alors, que si l'intuition de la durée reste inexprimable, cela incombe au langage. Or, la singularité de l'intuition de la durée doit son inexprimabilité à la vie qui ne crée par une individualité de fait mais seulement de droit. Ce n'est pas essentiellement parce que le langage est traître que l'intuition de la durée est inexprimable, mais parce que la vie, en tant que création, a fait de l'homme une espèce qui ne se fige pas dans une individualié effective. Ainsi, les stratégies élaborées par Bergson montrent bien, pour paraphraser Merleau-Ponty, que ce que Bergson a dit contre le langage nous a fait oublier ce qu'il a dit en sa faveur