Maintenir une entreprise familiale : enquête sur les exploitations viticoles de la région délimitée Cognac / Céline Bessière ; sous la direction d'Olivier Schwartz

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Exploitations agricoles -- Transmission -- France -- Cognac (Charente) -- Enquêtes

Patrimoine -- France -- Cognac (Charente)

Schwartz, Olivier (1951-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Singly, François de (1948-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Grafmeyer, Yves (1945-....) (Membre du jury / opponent)

Héran, François (1953-....) (Membre du jury / opponent)

Weber, Florence (1958-....) (Membre du jury / opponent)

Zalio, Pierre-Paul (1966-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris Descartes (1970-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Relation : Maintenir une entreprise familiale : enquête sur les exploitations viticoles de la région délimitée Cognac / Céline Bessière ; sous la direction d'Olivier Schwartz / , 2006

Résumé / Abstract : Quelles sont les conditions de reproduction des groupes sociaux d’agriculteurs, dans la France contemporaine? A partir d’une enquête ethnographique dans la région délimitée Cognac menée entre 1997 et 2005 auprès de jeunes viticulteurs ainsi que de leurs apparentés (parents, frères et soeurs, conjoint-e-s), cette thèse prend le contre-pied des analyses centrées sur le déclin des populations agricoles. Elle porte, en effet, sur le maintien des entreprises familiales, c’est-à-dire les stratégies actives mises en oeuvre dans les familles exploitantes pour consolider la position de leur entreprise dans les hiérarchies sociales locales. Cette thèse participe d’une sociologie des entreprises familiales attentive à décrire leur diversité socio-économique, mais aussi ce qui fait leur point commun : le «choc » de rapports économiques et familiaux. La reprise d’une entreprise familiale suppose une triple transmission à travers les générations celle d’un patrimoine productif, celle d’un métier et celle d’un statut de chef d’entreprise. Malgré le poids des transmissions familiales, les jeunes viticulteurs que nous avons rencontrés se présentent comme des « outsiders innovants ». Ils disent créer une entreprise, réaliser un «projet» personnel et se réaliser à travers celui-ci sous le mode de la vocation. Ayant intégré les normes méritocratiques du monde salarié, les jeunes viticulteurs refusent d’être considérés uniquement comme des héritiers, mais comme des entrepreneurs. En plus de maintenir leur entreprise familiale dans le temps -à travers les générations -les exploitants doivent maintenir celle-ci au quotidien, en tant qu’entreprise et en tant que famille. Les jeunes viticulteurs et leurs compagnes entérinent la séparation résidentielle d’avec les parents, qui a été initiée à la génération précédente. On peut aussi repérer des transformations des rapports conjugaux similaires à celles de la population salariée : notamment la fin du recours systématique au mariage, l’augmentation des divorces et plus généralement la possibilité toujours présente dans la vie de couple, de la séparation. La nouveauté provient surtout de l’apparition d’une nouvelle scène professionnelle, du fait de la généralisation du travail salarié des jeunes femmes, en dehors de l’exploitation. Nous analyserons les conséquences économiques et familiales de cette désuperposition des scènes résidentielles et professionnelles qui caractérise -au-delà de la viticulture - les entreprises familiales contemporaines.