Des savants aux chercheurs : les sciences physiques comme métier (France, 1945-1968) / Pierre Verschueren ; sous la direction de Christophe Charle et de Nathalie Richard

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Chercheurs -- France -- 1945-1970

Chercheurs

Prosopographie

France -- 1945-1970

Classification Dewey : 925

Charle, Christophe (1951-.... ; historien) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Richard, Nathalie (1963-.... ; historienne) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Rasmussen, Anne (19..-.... ; historienne des sciences) (Président du jury de soutenance / praeses)

Boudia, Soraya (1966-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Galvez-Behar, Gabriel (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Fox, Robert (1938-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut d'histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1978-....) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Institut d'histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1978-....) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : L’objectif de ce travail est d’analyser et d’expliquer, en adoptant un angle de socio-histoire des sciences combinant échelles et méthodes, la transition qui s’opère au sortir de la Seconde Guerre mondiale : les scientifiques, considérés et se considérant encore dans leur immense majorité comme des savants à la fin des années 1940, changent de métier et deviennent des chercheurs. Partant du déplacement majeur de la place de la science dans les représentations provoqué par Hiroshima, l’analyse porte, dans un premier temps, sur l’entrée, ou le retour, de la question scientifique dans l’arène politique, avec la prise de conscience par un certain nombre d’acteurs, en particulier physiciens et chimistes, que «la République a besoin de savants». Le deuxième temps de l’étude porte sur la vie des facultés et des laboratoires : le recul du modèle du savant s’y fait à un rythme plus difficile, peut-être plus inéluctable, ce que montrent le témoignage d’un officier de la Fondation Rockefeller, l’étude de la réglementation et de ses applications, mais aussi la prosopographie et la social network analysis. Un troisième temps se concentre, à l’échelle locale, sur la technologie sociale de formation des scientifiques, qui connait une forte recomposition et une indéniable internationalisation, cristallisant la transformation du métier de scientifique. Enfin, ce renouvellement du travail scientifique se traduit jusque dans les normes de la science, ce que montre l’étude fine de l’écologie doctorale destinée à certifier une formation à la recherche, au travers en particulier du corpus des rapports de thèses de doctorat.

Résumé / Abstract : Adopting an approach grounded in the socio-history of sciences perspective, the aim of this thesis is to analyse and explain the transformation that occurred in France after the Second World War : the scientists, regarded in their vast majority as scholars during the 1940’s, undertook what can be described as a major change of profession and craft and became researchers. Starting with the shift in the cultural representations of science caused by Hiroshima, the analysis focuses first on the entrance, or re-entrance, of the scientific question in the political arena, with the growing awareness of a number of actors, notably physicists and chemists, that « the Republic does need scientists ». The second part of the study addresses the universities’ and laboratories’ life : here the decline of the scholar’s model is slower, but more ineluctable, as is shown through the diary of an officer of the Rockefeller Foundation, through the analysis of Academia’s rules and regulations, and through prosopography and socialnetwork analysis. The third part focuses on the local scale and the social technology framing the production of scientists, as it undertook a major recomposition and internationalization, crystallizing the transformation of the profession and craft of the physical scientists. Through the study of the doctoral ecology designed to certify research training, the last part addresses the inscription of this new scientist’s craft in the very norms that structured science – and access to research and university careers.