La leishmaniose viscérale dans les pays méditerranéens : particularités de la co-infection avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) / Muriel Rey ; sous la dir. de Claudine Pinel

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Kala-azar -- Méditerranée (région)

Infections à germes opportunistes

VIH (virus) -- Méditerranée (région)

Comorbidité

Classification Dewey : 615.1

Pinel, Claudine (1950-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Grillot, Renée (1945-.... ; auteure en pharmacie) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La leishmaniose viscérale dans les pays méditerranéens : particularités de la co-infection avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) / Muriel Rey ; sous la direction de Claudine Pinel / , 2001

Résumé / Abstract : Avec l'épidémie de SIDA, et du fait de la dépression immunitaire causée par le VIH, l'incidence des infections opportunistes a considérablement augmenté. Certaines pathologies, d'évolution généralement favorable chez les adultes immunocompétents, sont en revanche, de mauvais pronostic dans ce contexte. C'est le cas de la leishmaniose viscérale. Cette parasitose est causée par des protozoaires du genre Leishmania et transmise par les insectes du genre Phlebotomus. Elle est responsable d'une atteinte viscérale invalidante, et souvent mortelle, surtout en cas de dépression du système immunitaire. Relatée depuis le début du siècle, elle évolue de manière endémique dans de nombreux pays du monde, où elle touche .préférentiellement des populations pauvres, particulièrement les enfants. Dans les pays développés du sud de l'Europe, et notamment en France, ce sont les malades atteints par le VIH qui sont co-infectés ; la leishmaniose viscérale fait partie des trois maladies opportunistes les plus fréquemment rencontrées. La maladie connaît alors une évolution particulière, différente de celle des patients immunocompétents. Elle pose également des difficultés spécifiques en terme de diagnostic et de traitement. En terme de thérapeutique, certains agents médicamenteux sont connus depuis de nombreuses années, mais les problèmes de toxicité et les récidives après traitement limitent leur utilisation. Les antirétroviraux, en permettant une restauration partielle du système immunitaire des patients, ont ouvert une perspective d'amélioration de la condition des patients co-infectés. Cependant, il est urgent de trouver de nouvelles voies thérapeutiques spécifiques et de développer des solutions en matière de vaccination. De plus, la possibilité de transmission du parasite par échange de seringues entre toxicomanes rend le problème de la co-infection avec le VIH encore plus préoccupant. Ainsi, le risque que les usagers de drogues injectables co-infectés constituent des réservoirs de leishmaniose doit être envisagé. Aujourd'hui, la leishmaniose viscérale n'est pas reconnue officiellement comme maladie opportuniste du SIDA. Pourtant, de nombreux critères permettent de la considérer comme telle, et une modification de la définition du SIDA dans ce sens améliorerait la prise en charge de la maladie et favoriserait une prévention plus étendue et plus efficace. L'émergence de cette nouvelle maladie opportuniste a déjà conduit l'OMS à créer un réseau de surveillance à travers le monde, afin d'obtenir une meilleure évaluation et donc de meilleures stratégies de traitement. Face à un tel problème de santé publique, l'efficacité des mesures de lutte est malheureusement limitée dans certains pays, par des problèmes de financement ou de logistique ; en conséquence, les possibilités varient considérablement selon les entités éco-épidémiologiques. Les moyens employés doivent donc être adaptés à chaque situation. La fréquence importante de la leishmaniose viscérale au cours de l'infection par le VIH, son caractère opportuniste et son nouveau mode de dissémination, font donc qu'elle représente une véritable menace pour les populations immunodéprimées. De plus, les variations climatiques qui pourraient avoir lieu suite au réchauffement de la planète, pourraient fortement modifier les cycles parasitaires. Ainsi dans les années à venir, l'extension de la maladie à d'autres foyers d'endémie leishmanienne est à envisager et donc à surveiller.