Date : 2015
Editeur / Publisher : Paris : Université Paris 1 Panthéon Sorbonne , 2015
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Résumé / Abstract : Ce mémoire s’attachera à réfléchir sur la dialectique art-document au sein des pratiques artistiques contemporaines utilisant des archives. Les oeuvres étudiées s’inscrivent dans une histoire des usages artistiques de l’archive, mais aussi des usages de la photographie comme modèle « anti-artistique ». La première partie se concentrera sur le travail des artistes libanais Joana Hadjithomas, Khalil Joreige et Walid Raad, ainsi que sur l’oeuvre de la brésilienne Rosângela Rennó. Malgré leur origines diverses, ces artistes s’intéressent aux propriétés mnémoniques de l’archive, dans des contextes marqués par l’amnésie institutionnelle ou la reconstruction progressive d’une mémoire historique. Face à l’excès d’images « traumatiques » diffusées par les médias, ou à l’absence, à l’invisibilité ou à l’inaccessibilité des documents d’histoire, ces artistes valorisent ou inventent des archives pour questionner une certaine réalité du discours politique sur la mémoire et tenter de « documenter » une histoire récente qui demeure problématique. Ils s’attaquent ainsi à l’autorité politique de l’archive institutionnelle, posant des questions qui relèvent de l’historiographie et de l’archéologie. La deuxième partie se penchera sur l’art des années 1970 et 1980 en Europe, pour examiner les premières oeuvres de l’artiste français Christian Boltanski et du catalan Joan Fontcuberta. Ces artistes opèrent une « mise en scène » de l’archive, interrogeant ussi bien le réalisme photographique que son autorité en tant que dispositif de connaissance. Ils questionnent les usages sociaux, documentaires et scientifiques de la photographie, soulevant des problématiques sociologiques, épistémologiques et philosophiques. Le dernier chapitre étudiera le travail de l’artiste belge David Claerbout et la française Agnès Geoffray, qui dans le contexte actuel, marqué par l’essor du numérique et par la crise des valeurs modernes sur lesquelles se fondaient la prétendue vérité de la photographie, interrogent les limites de la "fascination » exercée par le médium. Mêlant mise en scène et manipulation numérique, leurs travaux constituent une expérimentation à partir des images d’archives. En se servant de l’histoire de la photographie comme répertoire de formes, à partir desquelles ils créent de nouvelles images hybrides, ils questionnent la notion d’autorité et de discipline artistique.