Attitudes des médecins généralistes face aux prescriptions chroniques de benzodiazépines : étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 13 médecins généralistes / Sébastien d'Audigier et Emmanuel Filz ; sous la direction de Christel Oddou

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Benzodiazépines -- Prescription médicale

Anxiété -- Chimiothérapie

Insomnie -- Chimiothérapie

Syndrome de sevrage

Médecins généralistes -- France -- Isère (France) -- Enquêtes

Médecins généralistes -- France -- Haute-Savoie (France) -- Enquêtes

Médecins généralistes -- Entretiens

Classification Dewey : 610

Oddou, Christel (1969-.... ; médecin) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Bouillet, Laurence (1968-.... ; médecin et biologiste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Introduction : Les benzodiazépines restent largement prescrites en France au-delà des durées recommandées, malgré leurs nombreux effets secondaires. Nous avons voulu explorer les attitudes des médecins généralistes concernant les prescriptions chroniques de benzodiazépines rencontrées dans le cadre de l’anxiété et l’insomnie. Méthode : Etude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 13 médecins généralistes installés depuis un an minimum, exerçant en Isère et en Haute Savoie entre novembre 2014 et mars 2015. Résultats : Les médecins paraissaient sensibilisés aux effets indésirables des benzodiazépines. Ils déclaraient vouloir limiter leur chronicisation, réévaluer régulièrement les prescriptions et essayer de sensibiliser le patient aux effets indésirables. De nombreux obstacles liés aux conditions d’exercice du médecin (manque de temps) et au patient (dépendance, attachement au traitement) limitaient les possibilités de modifications du traitement. Ces difficultés étaient plus fortes chez les sujets âgés : le médecin se résignait parfois et abandonnait les tentatives de sevrage. Quand le traitement était bien toléré, le risque de provoquer un syndrome de sevrage était parfois perçu comme supérieur au bénéfice de l’arrêt. Quand le traitement devait être renouvelé, le médecin préférait accompagner le patient dans ses difficultés et ainsi entretenir une relation de confiance avec le patient. Conclusion : Il semble nécessaire de renforcer la formation des médecins à la prescription des psychotropes, l'accès aux thérapies cognitivo-comportementales et l’implication des médecins généralistes dans l’élaboration et l’évaluation de protocoles d’aide au sevrage.

Résumé / Abstract : Introduction : Benzodiazepines are widely prescribed in France and often prescribed long-term inappropriately, especially in the elderly, despite their many side effects. We aimed to explore the attitudes of general practitioners on chronic benzodiazepine prescriptions they renew in their daily practice in the context of anxiety and insomnia. Method : Qualitative study by semi-structured interviews between November 2014 and March 2015 with 13 GPs working in the Haute Savoie and Isère and settled for at least one year. Results: In our study, doctors seemed aware of the adverse effects of benzodiazepines.They said they wanted to prevent long term use, regularly review the prescriptions and try to educate the patient to adverse events. Many obstacles related to physician practice conditions (lack of time) and the patient (dependance, attachment to treatment) limited the possibilities for changing the treatment. These difficulties were greater in the elderly: doctors sometimes resigned and abandoned withdrawal attempts. When treatment was well tolerated, the risk of causing a withdrawal syndrome was sometimes perceived as superior to the benefit of stopping benzodiazepines. When treatment should be renewed, the doctor preferred to help the patient to face his difficulties by showing empathy and thus maintain a good relationship with the patient. Conclusion: It seems necessary to improve the training of physicians to psychotropic drugs prescribing, promote access to cognitive behavioral therapy and involvement of general practitioners in the development and evaluation of withdrawal protocols.