Du devenir à long terme des diaphyses fémorales et tibiales après ablation de plaques d'ostéosynthèse (résultats préliminaires à propos de 1587 observations) : la fracture itérative après ablation de plaque, mythe ou réalité ? / Christophe Lebrun

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Corps du fémur -- Fractures

Tibia -- Fractures

Diaphyses

Ostéosynthèse

Classification Dewey : 610

Bèzes, Henri (1923-2016 ; professeur en médecine) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Du devenir à long terme des diaphyses fémorales et tibiales après ablation de plaques d'ostéosynthèse (résultats préliminaires à propos de 1587 observations) : la fracture itérative après ablation de plaque, mythe ou réalité ? / Christophe Lebrun / , 1984

Résumé / Abstract : Bon nombre de Chirurgiens Orthopédistes sont relativement hostiles -ou même pour certains, franchement hostiles- aux ostéosynthèses des diaphyses fémorales ou tibiales par plaque vissée. Pour justifier leur attitude, ils invoquent deux arguments ; Le 1er, c'est la survenue, soi-disant très fréquente, d'une "fracture de fatigue" de la plaque d'ostéosynthèse, fracture de fatigue qui, signant la pseudarthrose, témoigne de l'échec de la synthèse. Le 2ème, "quand, par hasard, la plaque résiste", c'est la survenue dans les semaines ou dans les mois qui suivent l'ablation de la plaque, d'une fracture "itérative" de la diaphyse fémorale ou de la diaphyse tibiale, à l'occasion d'un traumatisme relativement mineur. Il se trouve que dans le Service d'Urgence et de Traumatologie de l'Hôpital-Sud de Grenoble (Pr. H. Bèzes), la très grande majorité des fractures diaphysaires du fémur ou du tibia est traitée par ostéosynthèse au moyen des plaques vissées de l'Instrumentation A.O. C'est ainsi que sur les 8.600 ostéosynthèses pratiquées de 1968 à début Juillet 84, 5.924 ont été des synthèses par plaque vissée, dont 3.878 au membre inférieur, parmi lesquelles 480 sur la diaphyse fémorale et 2.400 sur la diaphyse tibiale. Il aurait été dommage de ne pas ''interroger" cette très importante statistique pour voir si les 2 assertions invoquées par les adversaires des plaques vissées étaient vérifiées ou infirmées par les faits. La réponse à la première assertion a été apportée en Octobre 1982, dans la Thèse de P. FINET sur les "Fractures de fatigue des plaques d'ostéosynthèse (70 Observations -63 fractures, 7 angulations- sur 4.860 plaques vissées, mises en place lors de 4.527 synthèses)". Le travail que nous présentons aujourd'hui se propose de répondre à la deuxième assertion : sur les 4.140 ablations de matériel d'ostéosynthèse, pratiquées dans le Service, entre Janvier 69 et début Juillet 84, pour des fractures initialement synthésées dans le même Service, 1.438 concernent des ablations de plaques, ayant servi à synthéser des fractures diaphysaires du fémur -238- ou du tibia -1.200-. Après avoir rappelé les travaux, sur ce sujet, des Chirurgiens Suisses de l'A.O. (modifications de l'os au contact des plaques vissées, évolution du foyer de fracture, comblement des trous de vis, restructuration corticale après ablation des plaques vissées), un premier chapitre rappelle les principes des ostéosynthèses par plaque vissée, suivant les conceptions et le matériel de l'A.O., telles qu'elles sont pratiquées dans le Service du Pr. H. Bèzes depuis 1968. Un deuxième chapitre détaille les résultats de l'enquête à laquelle nous nous sommes livrés pour savoir quel était le devenir à long terme de ces 1.587 ablations de plaques. Un troisième chapitre présente, sous forme de tableaux et de commentaires, l'analyse de ces 24 Observations de fractures "itératives". Au terme de cette étude, nous pouvons affirmer que : - les fractures "itératives" après ablation de plaques vissées sur les diaphyses fémorales ou tibiales sont relativement rares mais il est bien évident que ces fractures existent : 5 sur 244 ablations de plaques fémorales, soit 2% ; 19 sur 1.343 ablations de plaques tibiales, soit 1,41%. Mythe ou réalité ? C'est le sous titre de notre travail, au lecteur de se faire une opinion sur les 2% et 1,41%, en sachant qu'au prix d'une simple immobilisation plâtrée avec appui immédiat, ou bien qu'au prix d'une nouvelle synthèse par enclouage centro-médullaire ou par nouvelle plaque vissée, toutes ces fractures itératives ont abouti à des résultats extrêmement satisfaisants. Quelques-unes de ces fractures itératives pourraient être évitées, d'une part, par le respect impératif du délai entre synthèse et ablation, prôné par les protagonistes de ces synthèses, délai qui ne doit, sauf cas tout-à-fait exceptionnel, jamais être inférieur à 18 mois, et d'autre part par une "éducation" correcte de l'opéré. Dans la plupart des cas, le traitement de ces fractures itératives nous a toujours paru extrêmement simple : une banale immobilisation plâtrée avec appui immédiat dans 8 des 19 fractures "itératives" de jambe, une nouvelle synthèse par enclouage centra-médullaire (5 fois) ou par nouvelle plaque vissée (9 fois), le plus souvent associée à une décortication, dans les 4 autres fractures du fémur ou dans les autres fractures de jambe ayant permis une consolidation sans problème . C'est pourquoi, depuis maintenant 16 ans, le Pr. H. Bèzes, tout en utilisant largement les enclouages centra-médullaires dans les synthèses diaphysaires du fémur ou du tibia, reste un fervent adepte des ostéosynthèses par plaque vissée même si quelques fractures itératives après ablation de plaque sont venues, de temps à autre, ponctuer la série.