Date : 2014
Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2014
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Mésentère -- Dissertation universitaire
Tomodensitométrie -- Dissertation universitaire
Résumé / Abstract : La panniculite mésentérique (PM), pathologie bénigne inflammatoire du tissu adipeux mésentérique d’étiologie inconnue, est diagnostiquée sur la présence de trois signes scanographiques parmi les cinq suivants: hyperatténuation de la graisse mésentérique, ganglions infracentimétriques, effet de masse sur les structures adjaçentes, pseudocapsule hyperdense et halo graisseux périvasculaire. De précédentes études ont suggéré que la PM pouvait être un syndrome paranéoplasique ou un facteur de risque de cancer, suggérant ainsi la nécessité potentielle de la surveillance de ces entités. Objectifs : Evaluer la prévalence de la PM au sein d’une population de patients consécutifs ayant un scanner abdominal pour diverses indications. Etudier la relation entre la présence d’une PM et celle d’une pathologie néoplasique grâce à un groupe contrôle apparié selon l’âge et le sexe, ainsi que la survenue d’un cancer lors d’un suivi à cinq ans. Matériel et méthodes : 3054 scanners abdominaux consécutifs réalisés pour diverses indications entre janvier et aout 2008, ont été relus à la recherche d’une PM selon les critères diagnostiques sus-cités. Pour chaque patient ayant une PM, les deux patients consécutifs ayant un scanner abdominal, ont été appariés par le genre et l’âge (+/- 5 ans). Les indications des scanners, les symptômes cliniques, les pathologies concomitantes, les antécédents médicaux et chirurgicaux ont été notés. Tous les patients ayant un aspect de PM correspondant en fait à une infiltration mésentérique en rapport avec une pathologie inflammatoire ou néoplasique locorégionale ont été exclus. Les PM ont été relues par 2 radiologues afin d’attribuer un score aux PM selon l’importance des critères sus décrits lors du scanner initial et des scanners de suivi. Les comparaisons ont été faites entre le groupe PM et le groupe témoin. Résultats : Parmi les 3054 scanners abdominaux, sur 160 patients présentant les critères TDM de PM, 64 patients ont été exclus en raison d’une infiltration mésentérique manifestement liée à un lymphoedème mésentérique ou à une infiltration tumorale de contiguïté. 96 patients atteints de PM ont ainsi été retenus (64 hommes et 32 femmes, âge moyen 65 ans). Le groupe contrôle était constitué de 192 patients (128 hommes et 64 femmes). La prévalence de la PM était de 3,14%. Il existait une prédominance masculine dans le groupe des PM. 58 patients (60,4%) ayant une PM étaient atteint de néoplasie lors du scanner initial. 114 patients (59,4%) du groupe contrôle avaient une pathologie néoplasique. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes pour la présence de cancer ni pour la présence d’une pathologie associée telle que l’hypertension artérielle, le diabète ou un antécédent de chirurgie abdominale. 100% des PM avaient des ganglions infracentimétriques, 91,7% avaient une hyperatténuation de la graisse mésentérique. La plupart des PM étaient discrètes et il n’y avait pas d’association significative entre le grade de la PM et la présence d’un cancer. La présence d’une pseudocapsule et des cinq signes étaient significativement plus fréquente dans le groupe des panniculites avec cancer que dans les PM sans cancer. Aucun lien évident n’a été trouvé entre l’évolution des PM et l’évolution de la maladie concomitante, mais 71,5% des PM avaient une évolution stable. Le suivi à 5 ans a été obtenu chez 32 sur 38 patients avec PM sans cancer, et sur 50 patients sur 78 sans PM sans cancer. Aucune différence significative n’a été notée mais les résultats sont limités en raison du nombre de perdus de vue. Deux patients atteints de PM ont développé un cancer colorectal dans le suivi à 3 ans et aucun n’a développé de cancer dans le suivi dans le groupe contrôle. Aucun patient n’a développé de mésentérite rétractile. Conclusion : Dans cette première étude cas-témoin avec relecture systématique des scanners, nous n’avons mis en évidence aucune association pathologique entre PM et néoplasie, ou pathologies médicales ou chirurgicales. La survenue ultérieure d’un cancer n’apparaissait pas significativement différente dans le groupe des panniculites et dans celui des témoins. Aucun argument ne permet donc de justifier le suivi systématique des panniculites mésentériques de découverte fortuite.