Mouvement syndical et tourisme populaire en France (1945 – années 1980) : le cas de "Tourisme et travail" / Sylvain Pattieu ; sous la direction de Danielle Tartakowsky

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2007

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Tourisme social -- 1945-1990

Syndicalisme -- France -- 1945-1990 -- 1945-1990 -- 1945-1990

Associations -- France -- 1945-1990

Culture populaire -- France -- 1945-1990

Congés payés

Tartakowsky, Danielle (1947-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Mouvement syndical et tourisme populaire en France (1945 - années 1980) : le cas de "Tourisme et travail" / Sylvain Pattieu ; sous la direction de Danielle Tartakowsky / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2007

Résumé / Abstract : La rencontre des confédérations syndicales françaises et du tourisme, par le biais des associations de tourisme social qui leur sont liées, représente un élément de l’instauration de la société salariale qui a connu son apogée au cours des Trente Glorieuses. De 1945 aux années 1980, les syndicats ont répondu à l’essor d’un besoin nouveau pour les salariés, en mettant en place un dispositif vacancier appuyé sur des associations, pour la plupart influencées par l’expérience de Tourisme et travail, proche de la CGT. Ils tentent de donner au tourisme un sens dépassant la simple activité de loisir et se dotent, en lien avec les comités d’entreprise, d’installations et d’équipements en France comme à l’étranger, soutenus dans cette entreprise par un investissement grandissant des pouvoirs publics. Une élite militante issue du syndicalisme se spécialise dans le tourisme, chargé d’assurer des gains symboliques à ses usagers populaires. A la fois prestataires de service et mouvements revendicatifs, à l’intersection entre le champ du syndicalisme et le marché du tourisme, ces associations sont toutefois aux prises des contradictions entre projets d’éducation populaire initiaux et réappropriation des usagers. Dans les années 1980, les modifications de la situation sociale, politique et économique entraînent de profondes difficultés. Sommées de choisir entre projet culturel, au prix de l’abandon du social, ou rôle d’assistance pour les plus démunis, les associations doivent délaisser leurs objectifs d’éducation populaire. Tourisme et travail, en faillite, se transforme en société commerciale. Le marché, dans le cadre de l’économie sociale ou solidaire, constitue alors une voie de reconversion pour des individus ou des organisations issus du mouvement syndical et du tourisme social.

Résumé / Abstract : The confluence of French trade union confederation and tourism through social tourism associations linked to them was part of the instauration of a wage-earning society that reached its peak during “les Trente Glorieuses”, the thirty-year boom period after World War II. From 1945 on to the 1980s, to meet the new needs of the workers, trade unions set up a system of association-based holyday organisation, in a form influenced by the experience of Tourisme et Travail, closely linked to CGT. They tried to assign tourism a meaning beyond a mere leisure activity and in collaboration with elected workers’ councils, endowed themselves with installations and equipments in France and abroad; in this undertaking, they were supported by growing investments of public authorities. A small militant elite coming from trade unions specialised in tourism and was in charge with providing nominal earnings to its working-class users. Acting both as service providers and protest movements, at the crossroads between trade-unionism and the tourism market, these associations had to manage the contradictions between the initial project of popular education and re-appropriation by users. In the 1980s, changes in the social, political and economical situation led to serious difficulties. Enjoined to choose between a cultural project – at the expense of a social concern – and their role in assisting the poorest, associations had to give up their objectives of popular education. Tourisme et travail, going bankrupt, turned into a commercial company. The market, in the context of social or solidarity economy, then represented a way to change activity for individuals or organisations coming from the trade union movement and social tourism.