Le renard et le lion : la ruse et la force dans le discours de la guerre / Jean-Vincent Holeindre ; sous la direction de Pierre Manent

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2010

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Déception (science militaire)

Recours à la force armée

Guerre (droit international)

Relations internationales

Stratégie

Discours (linguistique)

Guerre juste

Tromperie

Tactique

Manent, Pierre (1949-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La ruse et la force : une autre histoire de la stratégie / Jean-Vincent Holeindre / Paris : Perrin , DL 2017

Relation : Le renard et le lion : la ruse et la force dans le discours de la guerre / Jean-Vincent Holeindre ; sous la direction de Pierre Manent / [Lieu de publication inconnu] : [éditeur inconnu.] , 2010

Relation : Le renard et le lion : la ruse et la force dans le discours de la guerre / Jean-Vincent Holeindre / [S.l.] : [s.n.] , 2010

Relation : Le renard et le lion : la ruse et la force dans le discours de la guerre / Jean-Vincent Holeindre ; sous la direction de Pierre Manent / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2014

Résumé / Abstract : Cette thèse étudie la dialectique de la ruse et de la force dans le discours de la guerre en se fondant sur une démarche généalogique. L'enquête remonte aux origines grecques, romaines, hébraïques et chrétiennes de la pensée stratégique, puis examine la manière dont le savoir militaire de la ruse a pénétré la science politique (Machiavel), le droit de la guerre (Grotius) et la stratégie (Clausewitz) à l'époque moderne. Se déploie une histoire longue de la pensée stratégique qui inclut de manière systématique l'apport de la ruse. Cette généalogie nous conduit à réfuter la thèse d'un « modèle occidental de la guerre » (V. D. Hanson) exclusivement fondé sur la force et qui s'opposerait à la ruse « orientale ». En réalité, la dénonciation de la ruse ennemie est un élément du discours de la « guerre juste » hérité des Romains, qui agit comme un puissant instrument de légitimation de la force. Considérer l'ennemi comme un combattant rusé et « perfide », c'est faire apparaître par contraste sa propre armée comme le symbole de la force légitime. Sur le plan politico-militaire, la ruse et la force constituent des données essentielles et inséparables d'une grammaire stratégique commune à I'ensemble des cultures. Elles sont complémentaires au plan tactique, stratégique et politique, la ruse étant à la fois un procédé qui multiplie les effets de la force et une forme majeure de l'intelligence stratégique. La thèse ouvre sur une étude des formes contemporaines de la guerre (interétatique, irrégulière, interne) : sur la scène guerrière, la ruse constitue, aux côtés de la force, une ressource pour attaquer et se défendre, employée aussi bien par les « forts» que par les « faibles ».

Résumé / Abstract : This dissertation is an in-depth study of the cunning /strength dialectics in the war discourse. The approach is that of a genealogy. The research probes into the Greek, Roman, Hebraic and Christian foundations of the strategic thought, then focuses on the way the mastery of cunning at war gradually infiltrated political science (Machiavelli), the law of war (Grotius), and modem strategy (Clausewitz). The dissertation unfolds as a long history of the strategic thought and highlights the fact that it has always acknowledged the contribution of cunning., which counters the theory according to which there is a "western way of war"(V.D.Hanson) exclusively based on strength, which is to be opposed to an "eastern" model relying on cunning. Indeed, denouncing the enemy’s cunning appears as one essential element in the discourse on "just war" which was inherited from the Romans, in so far as it has always worked as a mighty tactics to legitimize strength. Labelling the enemy a cunning perfidious fighter is a way of turning one's own army into the embodiment of legitimate strength. Both in the political and military arena, cunning and strength are to be regarded as Iwo inseparable essential factors in a strategy grammar, whatever the culture. Cunning and strength are complementary from a tactical, strategic and political point of view; cunning being a multiplying factor for the effects of strength and also a major trait of strategic intelligence. The study naturally leads to an analysis of the contemporary forms of war (wars between nations, irregular wars, civil wars). In today's world, cunning, beside strength, still provides both attack and defence solutions, and it is used both by the "strong" and the "weak".