Qu’est-ce qu’un biomédicament en rhumatologie en 2013 ? : étude épistémologique / Myriam Muslmani épouse Renard ; sous la direction de Robert Juvin

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Biomédicaments

Épistémologie

Rhumatologie

Pharmacologie articulaire

Classification Dewey : 610

Juvin, Robert (1951-.... ; rhumatologue) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Les biothérapies prennent une place croissante en rhumatologie, mais sont paradoxalement mal connues du grand public. Ce travail réalise l’étude épistémologique de cette classe : son origine, ses mécanismes et modèles, son unité et son unicité. Il s’attarde sur le choix étymologique du préfixe « bios ». A la fois réductionniste, et infiniment poétique, il est pourvoyeur d’un imaginaire qu’il faut connaitre pour comprendre les représentations des patients mais aussi la législation en cours. La variabilité intrinsèque du vivant entraine une distinction entre biosimilaire et générique. Comment alors concilier cette particularité législative avec le dogme de la non-brevetabilité du vivant ? De plus, ces thérapeutiques se basent sur le modèle immunologique du soi et du non-soi, dans la lignée du soi philosophique et psychanalytique du XXème siècle. Il permet de décrire l’identité biologique avec plus de subjectivité et de temporalité que l’identité génétique. Comment concevoir maladies auto-immunes et thérapeutiques immunomodulatrices ? Comment aider le patient à distinguer soi, identité biologique et individu? Leur application se fait selon les principes de l’Evidence Based Medicine. Cet outil puissant a permis une grande amélioration médicale. Mais la connaissance de ses limites est importante. La médecine est une science humaine. En niant l’importance de l’expérience, le relationnel, la subjectivité, on réduit le médecin à un ordinateur. Les guidelines ne doivent pas décharger le praticien de son pouvoir décisionnel. Ce travail aide à comprendre la naissance d’une classe thérapeutique et souhaite susciter la réflexion de chaque lecteur sur sa propre pratique médicale.

Résumé / Abstract : Biologic agents are increasingly used in rheumatology. However, they are not well known by general public. This work is about epistemology of biologics: understanding theirs origins, mechanisms and models, their unity and uniqueness. We first consider the prefix « bios »which is both reductionist and incredibly poetic. But it mainly belongs to the vocabulary of imagination. Physicians must keep that in mind to understand the fears of their patients and legislation. The variability in living things explains the distinction between biosimilars and generic drugs. How to make compatible these definitions and the fact that living organisms are unpatentable? Moreover, biologics are based on the model of « Self and not-self ». This model is derived from the philosophical and psychoanalytic « self » of the XXth century. This self enables us to describe biological identity with more subjectivity and temporality than genetic identity. Thus, how to conceive autoimmune diseases and immunomodulation? How to help patients distinguish between the self, biological identity and the individual? At last, they are used according to principles of Evidence Based Medicine. This powerful tool has enabled great improvements. But we must know its limits. Medicine is a social science. Without experience, relational, subjectivity, doctor is reduced to a computer. Guidelines should not exonerate practitioner from his decision-making. This work helps to understand the origins of a therapeutic class, and invites the reader to reflect on his own medical practice.