Pourquoi les internes en médecine de France métropolitaine pratiquent l’automédication et l’autoprescription ? : étude qualitative / Amélie Prud'homme et Anne Richard ; sous la direction d'Olivier Marchand

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Automédication -- France -- Enquêtes

Prescription médicamenteuse -- France -- Enquêtes

Internes (médecine) -- France -- Enquêtes

Internes (médecine) -- Entretiens

Classification Dewey : 610

Marchand, Olivier Pierre (1971-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Gaudemaris, Régis de (1950-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : L’automédication est une pratique courante en France et en constante progression. Il est avéré qu’un grand nombre d’internes en médecine y ont également recours. Cette pratique, bien que légale, ne semble pas toujours raisonnable et adaptée et nous avons cherché à en comprendre les motifs. Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 15 internes de France métropolitaine. Puis une analyse thématique des verbatim par triangulation des chercheurs a été conduite après retranscription intégrale des entretiens. Si les premiers arguments avancés sont généralement d’ordre pratique : manque de temps pour consulter, accessibilité évidente aux médicaments et aux ordonnances et aisance diagnostique, notre étude a également révélé d’autres éléments plus subjectifs. En effet, les internes ont exprimé certaines craintes (jugement par un confrère et manque de confidentialité) ainsi que des sentiments d’invulnérabilité et de toute puissance qui favorisent leur recours à l’automédication. Notre travail a mis en évidence qu’il semble plus facile pour un interne en médecine de s’automédiquer que de consulter. En effet, accepter l’état de patient s’apparenterait pour eux à perdre leur identité sociale. L’automédication n’est pas uniquement un moyen d’accéder facilement aux médicaments, elle permet également aux internes d’éviter une confrontation personnelle à la maladie.

Résumé / Abstract : Self-medication is a common practice in France which has been growing steadily over the years. In fact, lots of medical interns self-medicate. This practice, even though legal, is not always the reasonable and appropriate course of action. Thus, we aimed to understand the reasons that push medical interns to self-medicate. We conducted a qualitative study using semi-structured interviews with a sample of 15 interns leaving in Metropolitan France. Following a full transcription of the interviews, the researchers used a consensus approach to identify major themes from the data. Although the first reasons for self-medication mentioned by interns are usually of practical order (e.g., lack of time to go see a doctor, ease of access to medications and prescriptions, simplicity of diagnostic), our study also revealed more subjective reasoning. As a matter of fact, the interns expressed some concerns (e.g., judgment from a peer, lack of confidentiality) as well as feelings of invulnerability and almightiness, all promoting their use of self-medication. Our work suggests that it seems easier for a medical intern to self-medicate than to go see a doctor. In fact, accepting the status of being a patient might cause the interns to lose their social identity. Self-medication for interns is not only a way to easily access medications. This practice also prevents interns from directly facing the illness.