Vie et carrière médicales du Dauphinois Dominique Villars (1745-1814), ancien élève et professeur de botanique médicale à Grenoble, ancien doyen de la faculté de médecine de Strasbourg / Alain Dejarnac

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Villars -- Dominique -- 1745-1814 -- botaniste et médecin -- Biographie

Classification Dewey : 610

Université de Grenoble (1339-1970). Faculté mixte de médecine et de pharmacie (1962-1970) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Vie et carrière médicales du Dauphinois Dominique Villars (1745-1814), ancien élève et professeur de botanique médicale à Grenoble, ancien doyen de la faculté de médecine de Strasbourg / Alain Dejarnac / , 1969

Résumé / Abstract : C’est en 1745 que naquit dans une ferme isolée, située en pleine montagne dauphinoise bordant le Drac et faisant face au massif du Champsaur, Dominique VILLARS au nom duquel s’attache, encore vivace aujourd’hui, le souvenir d’un illustre botaniste. Sa monumentale œuvre scientifique lui valut d’être élu Membre de l’Institut National des Sciences et des Arts, ainsi que d’une trentaine d’Académies et de Sociétés Savantes françaises et étrangères. Supérieurement intelligent, doué, studieux et humaniste, il s’adonna corps et âme dès sa plus tendre enfance à l’observation et à l’étude autodidactique de la Nature au sein de laquelle il vivait. Mais, parmi toutes les Sciences Naturelles qu’il chérit, ce fut la Botanique qu’il cultiva avec le plus d’ardeur et de bonheur. C’est à cette Science, pure et appliquée, qu’il consacra la majeure et la meilleure part de ses travaux et c’est à elle qu’il est redevable de son immortelle notoriété. Cependant, restreindre son souvenir à celui du brillant botaniste, voire même du naturaliste qu’il fut, est faux, injuste et, de la part des milieux médicaux locaux, ingrat. C’est oublier que tous ses travaux, même purement botaniques, furent effectués dans les laboratoires de l’École de Chirurgie de Grenoble et de la Faculté de Médecine de Strasbourg. C’est oublier que, foncièrement philanthrope, la botanique ne fut pour lui qu’un moyen pour secourir son prochain et que ses travaux botanistiques (comme d’ailleurs toutes ses autres études) avaient pour but suprême dans son esprit de connaître les propriétés prophylactiques et les vertus curatives des plantes et de les faire servir à la protection de la santé de ses semblables. C’est oublier enfin et surtout que Dominique VILLARS fut à la ville, dans les campagnes, dans les hôpitaux militaires et civil grenoblois, un médecine praticien et clinicien de grande classe, qu’il occupa pendant un quarantaine d’années la chaire de Botanique Médicale de Grenoble puis de Strasbourg ; et enfin, qu’il fut élu Doyen de la Faculté de Médecine de Strasbourg, où il mourut en 1814. Or, force nous est de constater, avec peine et réprobation, que, même dans les milieux médicaux dans lesquels il a tant œuvré, le personnage est tombé dans l’oubli. Les nombreuses études biographiques qui ont été publiées à son sujet ont progressivement depuis sa mort éclipsé le médecin au profit du botaniste ; et aucune d’entr’elles n’a, à notre connaissance, été consacrée exclusivement et exhaustivement à sa vocation, à ses études, à ses fonctions et à ses œuvres médicales. C’est au comblement de cette injuste lacune et à la résurrection de la mémoire de ce glorieux ancêtre, maître et confrère, que le présent travail est consacré. Pour comprendre son caractère si passionnément studieux, altruiste et juste ; pour apprécier la réalité de sa vocation médicale ; pour saisir le sens humanitaire de ses travaux et pour expliquer les âpres vissicitudes de sa carrière médicale, il faut fouiller surtout dans son autobiographie et dans ses très nombreux papiers intimes transmis au Fonds Dauphinois par ses descendants Gauthier-Villars. Pour apprécier la valeur de son œuvre, il est indispensable de procéder à une revue analytique aussi exhaustive que possible de ses productions médicales et paramédicales. Leur étude critique permet, par comparaison avec ses immortelles œuvres botaniques, de comprendre pourquoi ces dernières ont totalement oblitéré les premières ; mais elle permet aussi de mettre en lumière ses brillantes qualités de chercheur, de novateur, de pédagogue et d’administrateur. Mais il est d’autres raisons, dont il est plus victime que responsable et qui expliquent l’oubli progressif dans lequel est tombée sa mémoire : c’est essentiellement le prodigieux avancement des sciences médicales qui a rapidement périmé son œuvre et qui a supprimé l’enseignement de la Botanique Médicale dans les Études de la Médecine. Il n’en reste pas moins injuste et ingrat de la part des milieux médicaux locaux et surtout de notre Faculté, dans l’ancêtre de laquelle il a été élève, puis Professeur de Botanique et de Clinique Médicale pendant plus de 30 ans, de ne pas avoir su préserver, cultiver et honorer sa mémoire ; car, outre le glorieux rayonnement dont l’École Grenobloise lui est redevable, Dominique VILLARS fut l’incarnation même des plus hautes vertus morales dont se réclame l’éthique hippocratique. Et, ne serait-ce qu’à ce seul point de vue, il a droit à occuper une place d’honneur dans notre Faculté et à être fréquemment remémoré et donné en exemple à nos étudiants actuels et futurs. Puissent ces vœux être exaucés le plus tôt et le mieux possible.