Date : 2012
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Sartre -- Jean-Paul -- 1905-1980 -- Peinture
Tintoret -- Le -- 1518-1594 -- Critique et interprétation
Résumé / Abstract : Quelle place occupe la peinture dans la vie et la philosophie de Sartre? A-t-il jamais rencontré des peintres qui puissent corroborer ses thèses? Existe-t-il seulement une esthétique constituée chez ce philosophe qui semblait préférer les mots aux images? Il semblerait plus juste, dans un premier temps, de parler d'une Esthétique « par la négative », dans la mesure où les textes de Sartre à propos de la peinture sont rares, fragmentaires voire inédits; qui plus est, son rejet de la peinture officielle et des musées semble dominer tout autant ses œuvres littéraires que philosophiques; et quand il s'agira de définir la peinture, elle sera reléguée au rang d'« art non-signifiant» au même titre que la sculpture, la poésie ou la musique, dans cette œuvre liminaire que représente en 1947 Qu'est-ce que la Littérature ? : ces arts ne sont pas engagés« de la même manière» que la littérature. N'est-ce pas alors l'ambivalence de la notion d'analogon, mais aussi celle d'engagement, qui constitue la clé de cette esthétique picturale? S'il en est une, elle s'affirme en effet surtout à partir de 1947 comme «Esthétique de la Présence », puisque la matière analogique va progressivement devenir la première préoccupation sartrienne, comme une compression du signifié dans le signifiant. Sartre rejette alors l'immobilisme pictural pour lui préférer le matiérisme d'un Tintoret, qui peint en sculpteur et devient le réalisateur de ses toiles, dans tous les sens du terme, annonçant tous les autres peintres « existentialistes ». C'est pourquoi Sartre semble avoir trouvé dans la peinture non seulement un moyen de totaliser le réel, mais aussi, par voie de conséquence, sa propre pensée, via une redéfinition plus« matiériste » de l'analogon pictural, annonçant, à bien des égards, l'Esthétique Merleau-pontienne.