Contraception et avortement dans la société française (1956-1979) : histoire d'un changement politique et culturel / Bibia Pavard ; thèse dirigée par Jean-François Sirinelli

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2010

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Contraception -- France -- 1945-1990

Avortement -- Droit -- France -- 1945-1990

Féminisme -- France -- 1945-1990

Sirinelli, Jean-François (1949-.... ; historien) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Institut d'études politiques (Paris ; 1945-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Si je veux, quand je veux : contraception et avortement dans la société française, 1956-1979 / Bibia Pavard / Rennes : Presses universitaires de Rennes , DL 2012

Relation : Contraception et avortement dans la société française (1956-1979) : histoire d'un changement politique et culturel / Bibia Pavard ; sous la direction de Jean-François Sirinelli / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2012

Résumé / Abstract : Cette thèse retrace l’histoire des questions de contraception et d’avortement en France, de la réouverture d’un débat sur le contrôle des naissances, en 1956, au vote définitif d’une loi sur l’interruption volontaire de grossesse, en 1979. A l’aide de sources produites par les organisations militantes, les médias et l’Etat, elle analyse le changement politique et culturel, qui voit le passage d’un cadre normatif répressif à un cadre normatif libéral. La thèse met à jour une féminisation progressive des questions de contraception et d’avortement : les femmes deviennent à la fois les objets et les sujets privilégiés des discours et des actions. Cependant, ce processus est complexe et non linéaire. Dans un premier temps, l’imposition de l’idée que la contraception est une nouvelle liberté pour les couples, qu’elle permet d’éviter le recours l’avortement et qu’elle garantit une vie familiale heureuse, favorise le vote de la loi Neuwirth en 1967. Ensuite, les questions de contraception et d’avortement sont réévaluées à l’aune de la revendication d’une libération sexuelle qui émerge à la confluence d’un discours scientifique sur la sexualité et des mouvements sociaux de l’après mai 1968. Le mouvement féministe, en particulier, demande que soit garanti aux femmes la libre disposition de leur corps (1968-1973). Dans le contexte de sa mise à l’agenda gouvernemental et parlementaire, à partir de 1973, l’avortement est progressivement considéré comme une question de femmes, portée par des femmes et pour les femmes. Cette féminisation se révèle un élément essentiel pour atteindre un consensus, au-delà de vives controverses (1973-1979).

Résumé / Abstract : This dissertation focuses on the issues of contraception and abortion in France, from the opening of a debate on birth control in 1956 to the legalization of the voluntary termination of pregnancy, in 1979. Drawing on archives of the mobilization, the media coverage and the central administration of the state, the author analyses the political and cultural change that led from repression to liberalization. The dissertation highlights the gendering of contraception and abortion issues making women the objects as well as the subjects of discourses and actions. However, this process was complex and non-linear. Strategies of legitimization alternated between moments when women acted on their own behalf and moments when men acted on behalf of the common good. From 1956 to 1967, a new interpretation introduced the idea that couples should have the liberty to decide issues of conception and contraception as a necessary condition for a happy family life. This new framing of the issue made the legalization of birth control possible in 1967. Afterwards, from 1968 to 1973, contraception and abortion were reinterpreted through the subversive lens of sexual liberation both by sexologists and grassroots mobilization. The feminist movement, in particular, claimed a woman’s right to control her own body. Finally, from 1973 to 1979, abortion reached the political agenda and went from being perceived as a public health issue to being considered as a women’s issue, defended by women, for women. The gendering of abortion is one of the key elements that made consensus possible in a very controversial context.