Faibles perturbations des transaminases en médecine générale : analyse des pratiques et étude prospective descriptive des principales étiologies dans la région annécienne de mars à octobre 2010 / Christophe Reynier ; sous la direction de F. Heluwaert

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Transaminases -- Analyse -- France -- Annecy (Haute-Savoie)

Médecins généralistes -- France -- Annecy (Haute-Savoie) -- Enquêtes

Foie -- Maladies -- Dépistage -- France -- Annecy (Haute-Savoie)

Foie -- Maladies -- Étiologie -- France -- Annecy (Haute-Savoie)

Classification Dewey : 610

Heluwaert, Frédéric (1972-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Leroy, Vincent (1968-.... ; médecin) (Président du jury de soutenance / praeses)

Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Faibles perturbations des transaminases en médecine générale : analyse des pratiques et étude prospective descriptive des principales étiologies dans la région annécienne de mars à octobre 2010 / Christophe Reynier ; sous la direction de F. Heluwaert / , 2011

Résumé / Abstract : Le dosage des transaminases sériques est une prescription biologique fréquente en médecine générale. Il conduit souvent à la découverte d’une faible élévation des transaminases. Cette situation pose régulièrement le problème des choix d’investigations, car les diagnostics possibles sont nombreux, de gravité et de potentiel évolutif variables. Nous avions pour objectif d’analyser les pratiques des médecins généralistes face à la découverte d’une faible perturbation des transaminases. Nous avons réalisé une enquête auprès de 68 médecins généralistes de la région Annécienne, au moyen d’un questionnaire d’intentions à choix multiples. Il était rempli au début de quatre séances de formation médicale continue d’hépatologie. L’étude a révélé que les faibles perturbations des transaminases n’étaient jamais négligées. L’alcool et les médicaments étaient bien recherchés, respectivement dans 98% et 91% des cas. La recherche des facteurs de risque d’hépatite virale B et C était inconstante, mais compensée par une proposition de dépistage sérologique dans plus de 85% des cas. Le dépistage de l’hémochromatose était inadapté : la ferritinémie (76,5%) était préférée au coefficient de saturation de la transferrine (27,9%), pourtant recommandé. Notre second objectif était de décrire les étiologies les plus fréquemment retrouvées en soins primaires suite à la découverte d’une élévation des alanine aminotransférases (ALAT) à moins de cinq fois la normale. Notre étude prospective descriptive a porté sur 74 patients âgés de 18 à 75 ans, sans hépatopathie connue. Notre population avait une moyenne d’âge de 48,3ans ± 13,2 [21;71]. Elle était caractérisée par la fréquence du surpoids (37,8%) et de l’obésité (40,6%). Les différentes étiologies étaient souvent intriquées, la stéatopathie dysmétabolique était prépondérante (75,6%). Les médicaments étaient incriminés dans 28,3% des cas, l’alcool était en cause pour 21,6% des sujets. Les virus et l’hémochromatose étaient peu représentés (1 hépatite B, 1 hépatite C, 1 hémochromatose). Deux patients étaient diagnostiqués au stade de cirrhose, deux au stade de fibrose F2 et F3. Les patients n’étaient adressés à un hépato-gastro-entérologue que dans 30,6% des cas. Le bilan systématique proposé en première intention (recherche d’alcool, de toxicité médicamenteuse, des virus B et C, de l’hémochromatose, d’un syndrome dysmétabolique) a permis de dépister la majorité des étiologies curables, et de proposer une prise en charge adaptée. Ce bilan minimal de dépistage semble donc valide et adapté à cette situation en médecine générale. Le diagnostic fréquent de stéatopathie dysmétabolique pose le problème de l’évaluation du degré de fibrose associée. La ponction biopsique hépatique reste actuellement le seul examen validé pour affirmer le diagnostic et préciser le pronostic (stéatose, inflammation, fibrose associée). Il conviendrait de préciser la place des tests non invasifs disponibles (Fibromax®, Fibromètre®, FibroScan®) ainsi que leur éventuelle utilisation en soins primaires. Ils permettraient de discerner la stéatose de la stéatohépatite, à risque d’évolution vers la fibrose, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. La prise en charge reste délicate, puisqu’aucun traitement n’a fait la preuve d’un impact thérapeutique suffisant pour être recommandé. La place du médecin généraliste dans la stratégie d’exploration de ces patients reste à définir. Devant la progression croissante de l’obésité et du syndrome métabolique dans les pays industrialisés, ces problématiques deviendront probablement des enjeux majeurs de santé publique dans un avenir proche.