La théorisation de l'évolution pénale / par Sacha Raoult ; sous la direction de Gaëtan Di Marino

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Droit pénal -- Sociologie

Droit pénal -- Histoire

Criminologie -- Études comparatives

Philosophie de l'histoire

Droit -- Philosophie

Di Marino, Gaëtan (1947-.... ; juriste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paul Cézanne (1973-2011) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La théorisation de l'évolution pénale / Sacha Raoult ; préface Gaëtan Di Marino,... ; [publié par l']Université Paul Cézanne Aix-Marseille III, Faculté de droit et science politique / Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille , 2011

Relation : La théorisation de l'évolution pénale / Sacha Raoult / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , [2011]

Résumé / Abstract : De Montesquieu à Posner, de Durkheim à Foucault, la recherche d'un schéma de causalité qui expliquerait synthétiquement les variations entre les systèmes historiques de pénalité sur une échelle unique d’observation est une entreprise ambitieuse à l'intersection de la sociologie du droit et d'une matière peu à peu décriée : la philosophie de l'Histoire. Aujourd'hui, deux corps théoriques complexes et éclatés prétendent au titre de sciences de l'évolution pénale. Le premier est fondé sur une analogie poussée entre évolution culturelle et évolution biologique, et emprunte à l'analyse économique du droit ainsi qu’aux dernières révolutions des sciences naturelles. Le second trouve ses racines dans la pensée marxiste et perçoit le système pénal comme une machine d'oppression qui évolue au gré des passations de pouvoir. Ces deux courants semblent à première vue théoriser l’évolution pénale d’une façon satisfaisante. Mais en imprimant leur volonté normative sur des considérations descriptives, ces doctrines occultent certaines discontinuités historiques et en façonnent d'autres, nous forçant à voir des ruptures matérielles là où il n'y a que des changements d'intention. En voulant présenter une histoire cohérente et intelligible, elles ont délaissé les contradictions et les rouages manquants de l'évolution pénale, tout ce qui, dans cette histoire, ne ressemblait pas à une machine dont les Hommes contrôlent la direction. En rejetant ce paradigme, la forme de l'histoire pénale se métamorphose, sa chronologie se redéfinit, et l’évolution pénale présente des problématiques nouvelles telles la porosité des législations, la concurrence des normes dans la fonction d’exclusion, la persistance des châtiments physiques ou les superpositions identifiables entre histoire juridique, histoire technique et histoire sacrée

Résumé / Abstract : From Montesquieu to Posner, from Durkheim to Foucault, the search for a causal pattern that would best explain the differences between historical systems of penalty on a single scale is an ambitious task, in between sociology of law and a more or less obsolete subject: the philosophy of History. Nowadays, two scattered bodies of hypothesis may be loosely called theories of penal evolution. The first is founded on a far analogy between cultural and biological evolution, which borrows from Law and Economics and recent concepts of natural sciences. The other is rooted in Marxist thought and describes the penal system as an oppressing machine, which follows the evolution of power. Both seem to be satisfying explanations of short term and long term penal evolution. But, by imprinting a normative will on positive considerations, the mainstream literature hides the major discontinuities of penal history and creates others, forcing us to see materialistic changes where there are only intended ones. So that the history it explains will be coherent and intelligible, modern theories have forsaken the study of contradictions and missing links, everything, in penal history, that does not look like a mandriven machine. By rejecting this paradigm, the shape of penal history changes and reveals new subjects such as the porosity of law, the competition of norms on the field of incapacitation, the persistence of physical punishment or the way legal, technical, and sacred history are intertwined.