La controverse autour de l'embryon en France de l'apparition de la fécondation in vitro en 1978 au vote des lois de bioéthique de 1994 : une approche "argumentativiste" des croyances "éthiques" / David Smadja ; thèse dirigée par Jean-Marie Donegani,...

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2008

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

France -- Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé

Fécondation in vitro -- Aspect moral -- France

Bioéthique -- Droit -- France

Embryon humain

Démocratie -- Philosophie

Donegani, Jean-Marie (1948-.... ; politiste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Institut d'études politiques (Paris ; 1945-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Bioéthique, aux sources des controverses sur l'embryon / David Smadja ; préface de Jean-Marie Donegani / Paris : Dalloz , DL 2009

Relation : La controverse autour de l'embryon en France : de l'apparition de la fécondation in vitro en 1978 au vote des lois de bioéthique de 1994, une approche argumentativiste des croyances "éthiques / David Smadja / Villeneuve d'Asq : Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille 3 , [2009]

Résumé / Abstract : Après la première fécondation in vitro en 1978, une controverse apparaît au sujet de la situation des embryons conçus in vitro, et plus particulièrement des embryons surnuméraires, dont le destin est plus problématique dans la mesure où ils ne sont pas destinés à être réimplantés. La question, formellement énoncée dès 1984 par le Comité consultatif national d’éthique, passe au premier plan avec son avis de décembre 1986 qui estime que «le fondement et la mesure du respect dû à l’embryon peuvent être argumentés en raison». Enfin, entre 1992 et 1994, lors de l’examen des lois de bioéthique, députés et sénateurs placent cette question au cœur du débat parlementaire et décident de restreindre la liberté de disposer des embryons in vitro. Notre recherche s’attache à expliquer le processus sociopolitique qui aboutit au vote de ces lois en éclairant les mécanismes délibératifs par lesquels s’articulent des croyances qui ressortissent à la sphère privée et, ce faisant, à rendre compte de la fabrique du modèle français de bioéthique, en tant qu’il constitue une réponse politique au contexte inédit issu de l’innovation de 1978. Plus précisément, nous visons à mettre à jour un «schéma éthique» qui associe valorisation de la protection de l’embryon et reconnaissance du caractère indécidable de sa situation. A cette fin, à l’aide du modèle argumentativiste introduit par Chaïm Perelman, nous formons l’hypothèse selon laquelle la confrontation des croyances relatives à l’embryon in vitro revêt un caractère spécifiquement rhétorique en prenant la forme d’une interaction argumentative, puis nous la vérifions partir de l’analyse des productions du CCNE consacrées à l’embryon et des débats parlementaires qui ont accompagné l’examen des lois de 1994.      

Résumé / Abstract : Following the first in vitro fertilization in 1978, a controversy concerning the status of the embryos conceived in vitro appeared. The status of supernumerary embryos was particularly intensively discussed. Their fate is in so far more problematic, because they are not supposed to be re-implanted . The National Consultative Ethics Committee (Comité consultatif national d’éthique - CCNE) officially refers first to this issue in 1984. But it is in 1986, when the debate tops the agendas due to the an official statement of the Committee saying: “the grounds and the amount of respect due to the embryo may be deliberated by reason.” Finally, between 1992 and 1994, when bioethical laws needed to be reviewed, members of parliament and the senate centred the National Assembly’s debates on this issue. They conclusively decided to restrain the freedom in using such embryos. The present work ought to explain the socio-political process leading to these laws. The research focuses on the analysis of the deliberative mechanisms by which the beliefs of the private sphere are articulated. Thus, we try to enable a new understanding of the French model of bioethics, which constitutes a political response to the scientific and medical invention of in vitro fertilization in 1978. Moreover , the present worktries to elaborate an “ethical pattern”, which is intended to conciliate the protection of the embryo and the recognition of its undetermined status. In order to do so, and by using the argumentativist model, developed by Chaïm Perelman, we elaborated a hypothesis according to which the confrontation of beliefs concerning the in vitro embryo had a specifically rhetorical character taking the form of argumentative interaction. We were able to to verify this hypothesis conclusively by analysing the CCNE publications on the embryo-issue and the parliamentary debates that preceded the 1994 legislation vote on this topic.