Le national-socialisme et l'Antiquité / Johann Chapoutot ; sous la direction de Robert Frank et d'Étienne François

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

National-socialisme et histoire

National-socialisme et philosophie

Racisme -- Allemagne -- 20e siècle

Civilisation classique

Décadence

Frank, Robert (1944-.... ; historien) (Directeur de thèse / thesis advisor)

François, Étienne (1943-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Technische Universität (Berlin) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Le national-socialisme et l'Antiquité / Johann Chapoutot / Paris : Presses universitaires de France , DL 2008

Relation : Le national-socialisme et l'Antiquité / Johann Chapoutot ; sous la direction de Robert Frank et Étienne François / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2009

Résumé / Abstract : Les références historiques du national-socialisme sont généralement identifiées à la préhistoire germanique, au Moyen-âge allemand ou à la modernité prussienne. Dans une idéologie au racisme aussi exclusiviste, il ne semble pas y avoir de place pour une Antiquité gréco-romaine qui, par sa méridionalité, semble être allogéne à la race germanique-nordique. Les citations antiques abondent cependant dans l'espace public nazi: l'architecture de représentation affectionne, sous le IIIème Reich, le néo-dorique et le néo-romain, tandis que la sculpture de commande des Breker et Thorak rappelle le nu grec par le travail du corps et du drapé. La parole publique des hiérarques du régime fait en outre de nombreuses références aux Grecs et aux Romains. Le discours national-socialiste, diffusé par les vecteurs de la parole, de l'écrit programmatique, universitaire ou pédagogique, des arts et des fêtes, accorde ainsi une présence à l'Antiquité qui apparaît surprenante si elle n'est pas éclairée par les fonctions qu'elle remplit. L'Antiquité méditerranéenne, annexée à l'histoire de la race aryenne, confère à cette derniére tout le brillant d'une civilisation prestigieuse. L'annexion justifie et légitime l'imitation des Grecs et des Romains qui enseignent à la nouvelle Allemagne comment construire les corps, édifier une société holistique et conquérir un Empire. Enfin, l'Antiquité, par sa disparition, est source d'enseignements pour un présent soucieux de se perpétuer: si la race nordique ne veut pas, à nouveau, connaître des millénaires d'effacement, il lui faut respecter ces lois de la nature que la Grèce et Rome, inattentives à leur excellence, ont violées en s'ouvrant à un mélange racial délétére et fatal. A défaut, devant l'inéluctabilité de la défaite, l'Antiquité enseigne comment mettre en scéne l'apocalypse d'un Empire qui, paradoxalement, et sur le modèle de Rome, est appelé à se survivre par sa mort même. Le Reich millénaire devait laisser des ruines titanesques et l'écho d'un crépuscule assourdissant dont le mythe résonnerait encore dans mille ans.