Economie et mathématiques : les méthodologies comparées de Léon Walras et Alfred Marshall / Christian Saad ; [sous la direction de Arnaud Berthoud]

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2001

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Walras -- Léon -- 1834-1910 -- Critique et interprétation

Marshall -- Alfred -- 1842-1924 -- économiste -- Critique et interprétation

Mathématiques économiques

Berthoud, Arnaud (1936-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Économie et mathématiques : les méthodologies comparées de Léon Walras et Alfred Marshall / par Christian Saad / Grenoble : Atelier national de reproduction des thèses , [2002]

Résumé / Abstract : Traditionnellement, l'opposition entre Marshall et Walras est centrée sur leur conception différente de l'équilibre économique. Cette thèse se propose de dépasser cette conception traditionnelle pour analyser leurs méthodologies respectives à travers le prisme de la mathématisation. Les mathématiques ne sont pas considérées comme un « simple » outil méthodologique ou heuristique mais on montre que leur usage renvoie à la notion même d'économie pour ces deux auteurs. Autrement dit, il s'agit de partir des méthodologies de ces derniers pour faire émerger leurs conceptions profondes de l'économie. Dans la première partie, on procède tout d'abord à une comparaison des « philosophies de la science » de Marshall et Walras. Il s'agit d'analyser et de comprendre l'émergence de la question de la scientificité et de la mathématisation de l'économie. On s'attache également à leurs trajectoires intellectuelles et à leurs sources philosophiques. La deuxième partie de la thèse analyse la mathématisation walrasienne de l'économie à partir de sa conception de celle-ci comme physique. En effet, c'est à partir de la valeur d'échange conçue comme un fait mathématique analogue à certains concepts de la physique - tels que la chaleur ou la pesanteur - que Walras « mathématise » l'économie pure. Cependant, notre hypothèse est que la mathématisation de l'économie relève d'un projet global qui ne se limite pas à l'économie pure. Ainsi, sont étudiées la mathématisation de l'économie appliquée et celle de l'économie sociale, qui met enjeu le rapport de l'économie à l'histoire. La troisième partie de la thèse est consacrée à la mathématisation marshallienne. Chez Marshall, la question de l'usage légitime des mathématiques n'a pas fait l'objet d'une réponse claire et sans ambiguïté. D'un côté, il ne cesse de mettre en garde contre un formalisme et une approche « physiciste ». Pour autant, on remarque qu'il se trouve assez proche de Cournot voire même de Jevons en ce qui concerne précisément la mathématisation de l'économie. Cette « schizophrénie » méthodologique marshallienne débouche néanmoins sur une économie que l'on peut envisager comme une théorie de la décision politique en matière économique, de sorte qu'on peut voir dans Keynes son grand continuateur y compris dans l'approfondissement de son opposition à Walras.

Résumé / Abstract : Traditionally, the opposition between Marshall and Walras is concentrated on their different conceptions of the economic equilibrium. This thesis suggests to go beyond this traditional conception in order to analyse their own methodologies through the prism of the mathematization. Mathematics will not be regarded as a « simple » methodological or heuristic tool but we shall show that their use refer to the very notion of economy engaged by each of them. In other words, we shall go from the methodologies of these last to put in light their deep conceptions of economics. In the firs part, we establish a comparison of Marshall and Walras' « philosophies of science ». So, we shall try to analyse and understand the emergence of the question of scientific character and that of the mathematization of economics. We shall also be interested by their intellectual path and to their philosophic origins. The second part of the thesis analyses the walrasian's mathematization of economics conceived as a kind of physics. The caracterization of exchange value as a mathematical fact - analogous to certain concepts of physics such as heat or gravity - is the starting point from which Walras will mathematize pure economics. Our hypothesis is that the mathematization of economics comes from a global project which is not limited by the pure economics. Thus, will be studied the mathematization of applied economics and that of social economy as well. The third part of the thesis is concerned with marshallian's mathematization. Marshall's answer to the question of the legitimate use of mathematics was not clear and seemed to be ambiguous. On the one hand, Marshall keeps threatening against formalism and to a« physicalist » vision. Therefore, we notice that he is close to Cournot and Jevons concerning precisely the mathematization of economics. Nevertheless, this methodological « schizophrenia » leads to an economics that can regarded as a theory of political decision in the economic field, so that Keynes might be seen as his great follower in the way he reinforced the deepening of his opposition to Walras.