Libéralisme et rationalité morale / Jean-Cassien Billier ; sous la direction d'Alain Renaut

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2006

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Mill -- John Stuart -- 1806-1873

Mill -- James -- 1773-1836

Rawls -- John -- 1921-2002

Kant -- Immanuel -- 1724-1804

Méta-éthique

Libéralisme (philosophie)

Perfectionnisme

Renaut, Alain (1948-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Libéralisme et rationalité morale / par Jean-Cassien Billier ; sous la direction de Alain Renaut / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2008

Résumé / Abstract : Intimement lié au libéralisme politique, le libéralisme moral consiste à tenter de définir les principes d’une morale publique minimale rendant possible la garantie des désaccords moraux sur les conceptions du Bien. Il ne peut avoir de sens que de façon radicalement anti-perfectionniste, c’est-à-dire en refusant de comporter lui-même le moindre élément apparenté à une conception quelconque du Bien. Les fondations anciennes du libéralisme à partir des concepts d’autonomie et d’individualisme sont donc devenues impropres à justifier la neutralité axiologique idéale de la sphère publique. Ni l’autonomie ni l’individualisme ne font en effet partie des valeurs non-controversées que recherchent les libéraux anti-perfectionnistes contemporains. La justification et l’application des deux principes fondamentaux du libéralisme anti-perfectionniste, celui de la « non-nuisance » à autrui et celui de la « considération égale » apportée à chaque être humain, supposent d’une part un enracinement dans la culture politique démocratique et libérale qui s’est développée depuis environ deux siècles et d’autre part une reconnaissance de l’hétérogénéité des sources de nos délibérations morales qui sont définitivement faillibles dès qu’elles sortent de la tâche de fondation de ces mêmes principes par auto-compréhension de la communauté libérale. Le libéralisme moral anti-perfectionniste est ainsi opposé à tout relativisme moral tout en refusant également l’idée selon laquelle on peut découvrir un principe moral absolu et infaillible capable de résoudre nos dilemmes moraux : il ne propose qu’une morale publique qui n’ambitionne pas de répondre à l’ensemble des interrogations qui habitent nos vies morales personnelles.

Résumé / Abstract : Moral liberalism, which is intimately linked to political liberalism, consists in trying to define the principles of a minimal public morality which makes moral disagreements on conceptions of Good possible. The only way it can have any meaning is by being radically anti-perfectionist, that is, by refusing to contain in itself the least element akin to any conception of Good. The former foundations of liberalism based on the concepts of autonomy and individualism have therefore become inappropriate in justifying the ideal moral neutrality of the public sphere. Neither autonomy nor individualism belong to the uncontroversial values sought after by contemporary anti-perfectionist liberals. The justification and application of the two fundamental principles of anti-perfectionist liberalism, that of to do no harm to others and that of equal respect for each human being, depend, on the one hand, on our moral beliefs being rooted in the liberal and democratic political culture that has developed over the past two centuries and, on the other, on the recognition of the heterogeneity of the sources of our moral deliberations which are completely fallible as soon as they abandon their fucntion of founding those same principles through the understanding internal to the liberal community. Anti-perfectionist moral liberalism is thus opposed to all moral relativism while, at the same time, rejecting the idea that an absolute and infallible moral principle capable of solving all our moral dilemmas could be discovered. All it has to offer is a public morality which does not seek to answer all the questionings which haunt our personal moral experience.