La femme ravie : le mariage par rapt dans les sociétés occidentales du haut Moyen Age (VIe-Xe siècle) / Sylvie Joye ; sous la direction des professeurs Régine Le Jan et Cristina La Rocca

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2006

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Mariage -- Moyen âge

Le Jan, Régine (1945-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

La Rocca, Cristina (1957-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Charles de Gaulle (Lille ; 1971-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Università degli studi (Padoue, Italie) (Organisme de cotutelle / degree co-grantor)

Relation : La femme ravie : le mariage par rapt dans les sociétés occidentales du haut Moyen Age (VIe-Xe siècle) / Sylvie Joye ; sous la direction des professeurs Régine Le Jan et Cristina La Rocca / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2006

Résumé / Abstract : A partir de l'Antiquité tardive, le terme raptus désigne un mariage réalisé sans l'accord des parents, que la jeune fille soit consentante ou non. L'étude de la législation mais aussi des cas concrets de rapt permet de voir comment les variations de cette pratique dépendent de celles de la perception du mariage ou de la place de la femme dans la transmission du patrimoine et de la noblesse au haut Moyen Age (avec une césure assez nette dans les années 720/730). Pour les familles, le rapt constitue une menace pour l'honneur, plus d'ailleurs parce qu'il représente une attaque contre le devoir de protection envers les femmes que par son caractère sexuel. Pour les rois barbares, qui affirment leur pouvoir par leur emprise sur les personnes plus que sur les territoires, le rapt est un total déni d'autorité. Le rapt est un crime contre l'ordre : l'ordre des échanges matrimoniaux, établis autour de processus de compétition entre époux potentiels. Cet ordre est destiné à desserrer les liens horizontaux des différents groupes familiaux, et de rapprocher de manière verticale les élites du pouvoir. Le rapt menace cet ordre, à l'époque mérovingienne et encore plus à l'époque carolingienne : il devient alors une tentation plus forte que jamais, afin de brûler les étapes pour parvenir au faîte des hiérarchies sociales. Crime terrible contre l'équilibre des familles et des royaumes, le rapt appelle nécessairement la mise en place d'un mécanisme de résolution. Pourtant, pour la plupart des familles, voire des princes considérés en tant qu'individus et non comme source d'autorité, un compromis restaurant l'ordre est préférable à une résolution légale, ignominieuse, parfois inefficace