Date : 2004
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Madrasa -- Irak -- Bagdad (Irak) -- Moyen âge
Résumé / Abstract : Bagdad, grande métropole du monde arabo-musulman médiéval et siège du califat abbasside, fut du milieu du Ve jusqu'au XIe siècle englobée dans l'empire des Turcs seldjoukides. Restaurateurs du sunnisme après plus d'un siècle de domination des Bouyides, émirs shi'ites, les sultans seldjoukides résidèrent peu dans la capitale abbasside, mais ils y fondèrent un certain nombre d'institutions nouvelles : les madrasas, et participèrent au développement urbain. Au siècle suivant, les califes abbassides profitèrent de l'effacemment progressif du pouvoir sultanal en Irak pour reconstituer une armée et des services administratifs et politiques à Bagdad. C'est dans le cadre de ces bouleversements que s'inscrit cette étude d'histoire sociale. Les élites bagdaniennes y sont considérées, dans leur diversité, comme une catégorie socialement éminente, mais dont les composantes étaient inégalement dotées en capital matériel, symbolique et en matière d'accès aux puissants. Fondée sur l'analyse quantitative et qualitative des dictionnaires biographiques et des chroniques arabes et la constitution d'un grand fichier prosopographique, la thèse s'intéresse tout d'abord aux différentes catégories fonctionnelles d'élites : autorités religieuses, élites savantes des différents madhhabs (hanbalite, sha'fite, hanatite), élites judiciaires, administratives, politiques, militaires et commerçantes. La deuxième partie est consacrée aux pratiques de distinction et aux manifestations des clivages hiérarchiques traversant ces groupes : révérence et comportements associés, elle décrit l'apparition et la consolidation de grands lignages dans plusieurs domaines de la vie bagdanienne. Puis vient l'étude du cadre urbain : répartition des élites dans la ville, question du contrôle urbain et de ses agents, évergétisme élitaire, constructions et fondations. Bagdad y apparaît comme une ville en évolution, marquée par l'action d'élites profondément inscrites dans le contexte urbain dont elles sont le produit.