Date : 2000
Editeur / Publisher : [Lieu d'édition inconnu] : [éditeur inconnu] , 2000
Format : 426 p.
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Conrad -- Joseph -- 1857-1924 -- Critique et interprétation
Exclusion sociale -- Dans la littérature
Résumé / Abstract : Cette étude propose une lecture de l'œuvre de Joseph Conrad dans la perspective thématique de l'exil. Étymologiquement, l'exil est séparation, il représente la rupture d'une structure spatio-temporelle auparavant connue. L'exil peut être subi ou volontaire, perpétuel ou éphémère, heureux ou malheureux : le motif se refuse à toute catégorisation radicale, à l'image de Joseph Conrad lui-même, d'origine polonaise mais qui prit la nationalité anglaise et qui parlait le français. Si l'exil présuppose un départ ou une fuite, il ne peut s'envisager sans une autre donnée : la marge. Par l'exil, on est où on se met en marge du monde géographiquement, physiquement et socialement. Aussi apparait-il nécessaire d'avoir recours à l'exil et à la marge dans le traitement des œuvres du corpus. La première étape de l'analyse "topographie des marges et des exils" - tente de cartographier la géographie des différents exils conradiens. Le déplacement s'opère toujours de l'occident vers l'orient, pays du soleil levant. Le mouvement centrifuge concrétise l'espoir de réécrire sa vie en essayant d'effacer le moment où tout a basculé. La seconde partie - "expérience des limites, limites des expériences centrifuges" - envisage les dégénérescences du concept de l'exil utopique et démontre que l'ambivalence est constitutive de ce topos à part, au sens propre comme au figuré. De l'Eden recréé, la terre d'exil se transforme en prison, enfer, voire tombeau. La dernière étape, intitulée "émergence d'un nouvel espace marginal : l'exil in vitro", montre que plus qu'un déplacement, l'exil n'est qu'enfermement, il se fait alors intérieur. Le héros perd de vue la réalité pour se construire un monde d'illusions qui le coupe définitivement des siens. Les paysages des œuvres, qui présentent des béances, des gouffres, des fractures, figurent ainsi à l'extérieur le drame qui se joue à l'intérieur