La fin des violences paysannes : les transformations à l'oeuvre dans les mobilisations d'agriculteurs sous la Vème République / Nathalie Duclos ; sous la direction de Philippe Braud

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Corporations -- Activité politique

Agriculture -- Associations -- France

Révoltes paysannes -- France

Mouvements sociaux -- France

Braud, Philippe (1941-.... ; politiste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La fin des violences paysannes : les transformations à l'oeuvre dans les mobilisations d'agriculteurs sous la cinquième République / Nathalie Duclos / Lille : Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3 , 1999

Relation : La fin des violences paysannes : les transformations à l'oeuvre dans les mobilisations d'agriculteurs sous la Vème République / Nathalie Duclos ; sous la direction de Philippe Braud / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1996

Résumé / Abstract : Ce travail défend la thèse d'une modération tendancielle des protestations paysannes ces dernières décennies. Deux modèles théoriques en constituent la trame : celui de Gurr, dit de la privation relative, et celui de la mobilisation des ressources (Oberschall notamment). Les théories concernant la violence politique permettaient de saisir les effets paradoxaux de la modernisation agricole d'après-guerre, dont l'échec a induit des desillusions extrêmement importantes. Les frustrations que cela a engendré sont, de manière déterminante, au fondement de la violence paysanne. Par la suite, les situations de privation relative ne seront plus jamais si intenses. Parallèlement, les argumentations en faveur du recours à la violence se sont étiolées. Les conflits retenus comme modèles historiques de lutte sont de moins en moins durs. Les traditions de combat invoquées pour le présent étant désormais d'une intensité moindre que celles mobilisées les générations précédentes, les agriculteurs ne s'autorisent plus autant l'usage de méthodes après. Par ailleurs, les opportunités politiques ne sauraient être aussi grandes dorénavant, en raison de la croissance des désapprobations internes et externes de la violence. Cela joue d'autant plus que les transformations socio-culturelles des agriculteurs les rendent moins enclins à s'exprimer violemment. Leur identité ne se construisant plus aussi fortement dans l'hostilité vis-à-vis du hors-groupe (la ville, l'état), ils ne sauraient s'y opposer avec la même virulence que dans les années 1960. Soulignons enfin que les dirigeants syndicaux, préoccupés par l'image extérieure du monde paysan, s'efforcent d'exercer un contrôle extrêmement puissant sur leur base, notamment à l'occasion des manifestations nationales. En outre, ils élaborent désormais des stratégies de communication qui, tendanciellement, conduisent à dévaloriser les mobilisations de masse au profit des opérations de séduction.

Résumé / Abstract : The author demonstrates that french peasants are less violents now than in the sixties. Many sociological, political and psychological explanations are mobilized. The concept of relative deprivation developped by Ted Gurr, applied to agricultural modernization beginned after the second world war, makes us understand the reasons of violence in the sixties. Secondly, the transformations of peasants identities explain why demonstrations are going moderated : peasants's hostility against the city and the polity is weakened. An other reason is that political opportunities to be violents are decreasing. More and more people protest against violent demonstrations. So, trade-unionist leaders try to control more firmly their adherents.