Elections et modernisation politique : cas des élections municipales sous la Monarchie de Juillet / Christine Guionnet ; sous la dir. de Pierre Rosanvallon

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Rosanvallon, Pierre (1948-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : L'apprentissage de la politique moderne : les élections municipales sous la monarchie de juillet / Christine Guionnet ; préface de Pierre Rosanvallon / Paris : Éd. l'Harmattan , DL 1997

Relation : Elections et modernisation politique (cas des élections municipales sous la Monarchie de Juillet) / par Christine Guionnet / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1996

Résumé / Abstract : Trop souvent ignorées, les élections municipales instaurées sous la Monarchie de Juillet mobilisent un corps électoral beaucoup plus large qu'au niveau législatif - presque trois millions d'electeurs -, et appellent aux urnes des électeurs parfois très modestes en milieu rural. ces élections ne permettent pas pour autant l'apprentissage d'une modernité politique consistant en un vote individuel, libre et réfléchi, intervenant dans le cadre de débats pluralistes. Un approfondissement de la notion d'"archaïsme politique" des campagnes conduit à réhabiliter le schéma d'un électeur libre et à insister sur l'irrecevabilité du pluralisme politique au sein de communautés refusant tout principe de division. En outre, l'idée d'un apprentissage de la politique présuppose la diffusion progressive de la modernité politique des villes vers les campagnes. Or les villes constituent un berceau incertain de la modernité politique : si le pluralisme partisan y est certes présent, il est mal accepté, et conçu comme provisoire. Il n'apparaît pas comme nécessaire à une vie démocratique, car la politique n'est elle-même pas pensée comme une sphère de l'institution permanente du social fondée sur un principle fondamentalement individualiste. L'adoption d'une approche anthropologique de la modernisation politique, consistant à étudier les conceptions sociales au fondement des pratiques observées, conduit donc à repousser l'idée d'un apprentissage progressif de la modernité politique lié à une évolution corollaire des pratiques et des conceptions sociales. Fruit d'un ensemble d'interactions incontrôlées, chaotiques, voire inadmissibles - par rapport aux conceptions de l'époque - entre des volontés individuelles, des projets gouvernementaux et des conceptions sociales, la modernisation réside davantage.

Résumé / Abstract : All too often ignored, the municipal elections instituted under the july monarchy mobilized a much longer electoral body than that seen at the legislative level - nearly three million voters -, and called to the polls voters who were often from a very modest rural milieu. These elections did not allow, however, for an initiation into modern politics consisting in an individual vote - free and well throught-out arising from pluralistic debate. a deeper investigation into the notion of the "political archaism" of the campaigns led to rehabilitating the free voter schema and to insisting upon the inadmissibility of poticial pluralism within those communities refusing any principle of division. furhermore, the idea of a political initiation presupposes the progressive diffusion of political modernity from city towards country. whereas cities constitute an uncertain birthplace for political modernity : if partisan pluralism is actually present, it is poorly accented and considered temporary. it does not appear to be necessary to democratic life, for politics itself is not considered as a sphere of permanent social institution established upon a fundamentally individualistic principle. the adoption of an anthropological approach to political modernization, consisting in the study of social conceptions at the foundation of observed practices, thus, leads one to dismiss the idea of a progressiv initiation into political modernity linked to a corrollary evolution of social practices and ceonceptions. as the product of a group of a group of uncontrolled, chaotic, even inadmissible interactions - in relation to the conceptions of the time - between individual will.