Ontologie et méthode dans la physique contemporaine : la physique quantique et la philosophie classique de la nature / Catherine Chevalley ; sous la direction d’Anne Fagot-Largeault et Jacques Merleau-Ponty

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1995

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Descartes -- René -- 1596-1650 -- Critique et interprétation

Bohr -- Niels -- 1885-1962 -- Critique et interprétation

Heisenberg -- Werner -- 1901-1976 -- Critique et interprétation

Ontologie

Théorie quantique

Théorie de la connaissance

Fagot-Largeault, Anne (1938-.... ; professeur au Collège de France) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Merleau-Ponty, Jacques (1916-2002) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Les travaux de recherche présentés (1981-1995) portent sur deux domaines : d'une part, celui des rapports entre le développement de l'optique moderne au XVIIe siècle (notamment chez Kepler) et la philosophie cartésienne de la connaissance ; d'autre part, celui de la formation de l'interprétation philosophique de la mécanique quantique au début du XXe (notamment chez Bohr, Heisenberg et Pauli). La question directrice qui unifie ces deux intérêts est celle que soulève Husserl dans la crise des sciences européennes : pourquoi la philosophie moderne est-elle, depuis Descartes, assignée à poser le problème de la connaissance sous la forme du "rationalisme objectiviste" et pourquoi une telle position du problème est-elle intenable ? Husserl lie cette question à celle de l'identification cartésienne du monde des corps au "monde galiléen" et il y oppose, quoique de manière elliptique, la transformation de la physique au XXe siècle. L'essentiel de la thèse consiste dans l'analyse des raisons qui, selon un mouvement analogue, ont conduit les principaux fondateurs de la mécanique quantique - Bohr, Heisenberg et Pauli - à orienter l'ensemble de leur interprétation vers une critique de la philosophie moderne. Cette interprétation, connue en philosophie des sciences contemporaines sous le nom d'"interprétation de Copenhague", est toujours discutée aujourd'hui dans les débats sur les fondements de la mécanique quantique. Mais elle a été, en règle générale, dissociée entièrement de son contexte historique et philosophique de formation, c'est-adire à la fois de la construction de la théorie quantique entre 1913 et 1927 et de l'héritage de la philosophie allemande.

Résumé / Abstract : The research work here submitted (1981-1995) deals with two main topics : one is the connection between the development of modern optics during the XVIIth century (notably Kepler's optics) and Descartes' philosophy of knowledge ; the other is the formation of the philosophical interpretation of quantum mechanics at the beginning of the XXth century (notably Bohr, Heisenberg and Pauli). The unity behind these two topics comes from Husserl’s query as formulated in the crisis of European sciences: why is it the case that modern philosophy raised the issue of knowledge under the form of "objectivist rationalism", and why is such an orientation basically questionable ? To Husserl, there is a link between this state of affairs and the fact that Descartes equated the world of bodies with the "Galilean world" - to which Husserl opposes, though in a rather elliptic way, the transformation of physics in the XXth century. The central thesis that is defended here is that, for similar reasons, the most prominent founders of quantum theory - Bohr, Heisenberg and Pauli - oriented their own interpretation towards a radical critique of the foundations of modern philosophy. In contemporary philosophy of science, this interpretation is known as the "Copenhagen interpretation of quantum mechanics", and it is still much discussed nowadays in the context of foundational research. However, Bohr's, Heisenberg’s and Pauli’s positions have generally been viewed with.