La vie des communautés rurales du Briançonnais de 1713 à 1914 / Nadine Plisson-Vivier ; sous la direction de Philipper Vigier

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1987

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Biens communaux -- Briançon (Hautes-Alpes ; région)

Agriculture -- Briançon (Hautes-Alpes ; région)

Briançon (Hautes-Alpes ; région) -- 18e siècle

Briançon (Hautes-Alpes ; région) -- 19e siècle

Briançon (Hautes-Alpes ; région)

Vigier, Philippe (1924-1995) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : La Vie des communautés rurales du Briançonnais de 1713 à 1914 / Nadine Plisson-Vivier / Lille 3 : Atelier national de reproduction des thèses , 1988

Résumé / Abstract : Le briançonnais, cellule intra-alpine à forte densité de population, perd en 1713 son rôle commercial et acquiert un rôle militaire. Après un temps d'inertie, la région s'adapte. Elle modernise après 1750 chacune des trois activités complémentaires : industrie textile, migrations saisonnières (instituteurs et colporteurs) et agriculture. Les habitants sont de micro-propriétaires qui développent l'élevage sur les immenses communaux. Ils préservent contre les attaques royales leurs valeurs essentielles (usages communautaires et démocratie municipale) grâce à un remarquable niveau d'instruction et à leur homogénéité sociale que renforce une sociabilité développée dans un cadre religieux. Les révolutions n'affectent pas la région attachée aux libertés et préoccupée de sa survie. Au début du 19e siècle, le dynamisme des habitants repose sur leur modernité culturelle alliée à une grande vitalité religieuse. Ils maintiennent un équilibre économique précaire ; mais il se rompt après 1840, lorsque l'application draconienne du code forestier restreint l'élevage et amplifie l'émigration définitive. À partir de 1856, les handicaps s'accumulent. Tandis que la ville de Briançon conserve son dynamisme, les communautés rurales se sclérosent par la disparition de l'artisanat textile et des migrations saisonnières. L’activité agricole et pastorale régresse faute de bras et de capitaux. La modernité culturelle des paysans disparaît ; seuls se pérennisent les comportements : solidarité, foi chrétienne, attitude politique de centre gauche. Le Briançonnais est la seule région française à avoir préservé intégralement ses communaux : il le fit en alliant modernité et comportements traditionnels.

Résumé / Abstract : The briançon area, a densely populated alpine region, ceased to play a commercial role in 1713 to acquire military functions. After a period of inertia, the area began to modernize each of the three activities its economy was based on: the textile industry, the seasonal migrations of teachers and pedlars, the agriculture. "Micro-landowners", the farmer’s developed cattle-breeding on the huge commons. Thanks to a remarkably high level of education and homogeneous social structures reinforced by a powerful religious environment, they were able to preserve their main values (the use of commons and local democraties) from royal power. From 1800 to 1850 the Briançon area remained active endevouring to maintain a fragile economic balance up to 1840 when strict enforcement of the forestry commission regulations limited cattle-breeding and increased permanent emigration. The modernity of its culture together with its religious vitality and great political reserve enabled the area to adjust and come out of two revolutions unharmed. As of 1856 difficulties never ceased to accumulate; while the city of Briançon kept developing, the rural communities tended to become rather apathetic with the disappearance of the textile domestic system and seasonal migrations. Agriculture started declining for lack of hands and money. This marked the end of the area's cultural modernity; behavioral trends remained intact, namely solidarity and Christian faith combined with moderate political views. The Briançon area is the only French region to have succeeded in preserving its commons, which was made possible by associating modernity with traditional behavior.