Les Cauris en Afrique Occidentale : du 10e au 20e siècle / par A. Felix Iroko ; sous la direction de Jean Devisse

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Monnaies primitives -- Afrique occidentale -- Histoire

Cauris (coquillages) -- Société -- Afrique occidentale

Cauris (coquillages) -- Religion -- Afrique occidentale

Divination -- Afrique occidentale

Devisse, Jean (1923-1996) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Les Cauris en Afrique occidentale du dixième au vingtième siècle / Félix Iroko / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1988

Résumé / Abstract : Les cauris, coquillages marins, appartiennent à la famille des cyprées. Ils sont de deux espèces : la cypraea annulus et la cypraea moneta. Leur aire de distribution est le domaine indo-pacifique. Vers 2000 ans avant J.-C., ils servaient déjà comme monnaie en Asie, avant leur adoption par l’Afrique occidentale aux alentours du 10e siècle après J.-C. du 10 au 16e siècle, juifs et arabes étaient pratiquement les seuls a les acheminer de l'océan indien en Afrique subsaharienne, notamment en Afrique de l'ouest. A partir du 16e siècle surtout, les nations européennes s'intéressèrent au commerce des cauris qu'ils ramenèrent de l'océan indien sur les côtes ouest-africaines où ils étaient échangés contre des produits de cru, notamment les esclaves noirs destines a la mise en valeur des plantations américaines. Ils les utilisent également comme lest dans leur navire, à la place du sable. Du 10 au 20e siècle, l’Afrique occidentale a utilisé les cauris dans maints domaines de la vie quotidienne : comme monnaie, objets de culte, de pharmacopée, support matériel de messages épistolaires et de pratiques divinatoires, des a jouer, etc... ; les esclaves noirs du nouveau monde ont recréé, à partir des cauris, des aspects du contexte matériel et conceptuel qui était le leur avant leur transplantation dans les Amériques. Le principal enseignement de cette thèse est que l'utilisation des cauris par les populations de l’Afrique de l'ouest a été a l'origine de grandes transformations qui ont valeur de progrès : grâce à eux, il a existé un système bancaire en Afrique précoloniale ; la numération a connu dans la plupart des groupes socio-culturels un développement sans équivalent : dans les sociétés qui n'ont pas utilisé les cauris comme monnaie, le traitement de différentes maladies a fait des progrès grâce à eux. Ils ont été a l'origine d'une profonde transformation des mentalités et des attitudes collectives. La circulation des cauris en tant que monnaie était règlementée avec soin par les coutumes ou le pouvoir royal. Ils étaient un puissant instrument d'administration. Au début du XXe siècle, commence, avec la colonisation, une véritable politique de démonétisation des cauris qui ont, presque partout sauf en de rares endroits, fini par perdre leur valeur monétaire ; néanmoins, les autres usages sont toujours d'actualité. Aucun autre coquillage, marin ou terrestre, n'a connu en Afrique noire une importance comparable à celle des cauris.