L'appropriation spatiale comme résistance habitante : ethnographie de résidences sociales issues de foyers de travailleurs migrants / Laura Guerin ; sous la direction de Claire Lévy-Vroelant et de Aïssatou Mbodj-Pouye

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Espace

Foyers de travailleurs migrants

Résidences sociales

Lévy-Vroelant, Claire (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Mbodj-Pouye, Aïssatou (1977-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Timera, Mahamet (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Cefaï, Daniel (1961-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Palomares, Élise (1974-.... ; enseignante-chercheuse en sociologie) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Pichon, Pascale (1956-....) (Membre du jury / opponent)

Authier, Jean-Yves (Membre du jury / opponent)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Depuis 1997, les foyers de travailleurs migrants sont inscrits au Plan de Traitement les transformant en résidences sociales. Ces transformations visent, d’une part, une mise aux normes de salubrité et de sécurité des bâtiments construits dans les années 1960 et 1970 devenus vétustes et d’autre part, la transformation de leurs espaces de vie. Le foyer subsaharien auparavant caractérisé par ces espaces exclusivement collectifs voit son architecture individualisée et ses pratiques spatiales, en particulier collectives, encadrées par de nouveaux règlements intérieurs.Au travers d'une ethnographie réalisée auprès d’habitants originaires de la vallée du Fleuve Sénégal de trois résidences franciliennes à Paris, Saint-Denis et Stains, entre 2016 et 2020, la thèse se propose d’analyser les processus d’appropriation des nouveaux espaces de la résidence post-résidentialisation.Cette thèse met en lumière la réorganisation du quotidien par les habitants et la réappropriation de leurs espaces de vie face aux gestionnaires. En effet, au cœur des espaces individualisés, le quotidien habité devient résistant lorsqu’il tente de maintenir la visibilité voire l’existence des collectifs habitants entre les murs de la nouvelle résidence sociale. C’est cette permanence du collectif malgré la résidentialisation, sa diffraction au fil des espaces (individuel, collectif et intermédiaire) et sa régulation par la pluralité des entrepreneurs de morale (gestionnaires et habitants) que cette thèse analyse. Pluriel, ces collectifs laissent apparaître les nombreuses relations de pouvoir qui traversent la résidence, entre résidents et gestionnaires, mais également au sein du groupe résident qui semble alors bien plus hétérogène que les discours officiels semblent le présenter.

Résumé / Abstract : Since 1997, migrant workers' hostels called foyers have been included in a nation-wide Plan transforming them into social residences. These transformations serve two purposes. The first one is to bring the buildings built in the 1960s and 1970, and which have become decrepit, up to health and safety standards. The second purpose is to transform the foyers’ living spaces. Sub-Saharan foyers, previously characterized by their exclusively collective spaces, have thus seen their architecture individualized and their spatial practices, particularly collective, framed by new internal regulations.Using an ethnographic project conducted with residents from the Senegal River Valley in three residences located in Paris, Saint-Denis and Stains (all in Ile-de-France), between 2016 and 2020, this thesis aims to analyze the processes through which the residents appropriate the new spaces of the post-residentialization residence.This thesis highlights how the inhabitants reorganize their daily life and try to reappropriate their living spaces, facing the managers. Indeed, in the heart of the individualized spaces, the inhabited daily life becomes an act of resistance, as it tries to maintain alive and visible the collectives of inhabitants within the walls of the new social residence. This thesis analyses the permanence of the collective despite the residentialization, its diffraction over the spaces (individual, collective and intermediate) and its regulation by a plurality of moral entrepreneurs (managers and inhabitants). These plural collectives reveal the numerous power relations that run through the residence, between residents and managers, but also within the resident group, which appears to be much more heterogeneous than the official speeches show it to be.