Les rires et sourires du Jingju et Kunqu. Contribution à l'analyse de la notion et de la représentation du rire dans le théâtre chanté chinois / Cécile Reverdy ; sous la direction de Vincent Durand-Dastès

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Théâtre (genre littéraire) chinois -- Thèmes, motifs -- Chine

Rire -- Dans la littérature -- Chine

Durand-Dastès, Vincent (1960-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Lanselle, Rainier (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Kaser, Pierre (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Falaschi, Isabella (1970-....) (Membre du jury / opponent)

Martin, Eléonore (19..-..) (Membre du jury / opponent)

Capdeville-Zeng, Catherine (Membre du jury / opponent)

Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Paris ; 2019-...) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Relation : Les rires et sourires du Jingju et Kunqu. Contribution à l'analyse de la notion et de la représentation du rire dans le théâtre chanté chinois / Cécile Reverdy ; sous la direction de Vincent Durand-Dastès / , 2022

Résumé / Abstract : Le Jingju 京劇 (opéra de Pékin) et le Kunqu 崑曲 accordent une place importante à la représentation du rire, considéré par les acteurs comme un moyen privilégié pour exprimer les sentiments d’un personnage ainsi que pour rythmer la dramaturgie. Nous proposons, à partir de témoignages d’acteurs recueillis à Beijing, de présenter les principaux rires du répertoire dont une grande partie est manifestée dans le contexte d’émotions négatives. Dans une perspective de sémiologie théâtrale, nous analysons les versants signifiant et signifié de ce mode de langage. Nous explorons la dimension esthétique du rire par une analyse des paramètres vocaux, gestuels et musicaux qui le composent, tenant compte des spécificités des types de rôles, et abordons l’historicité de certaines techniques. L’étude des significations montre les diverses fonctions opérées pour l’interlocuteur et pour le spectateur. Interrogeant le rapport entre rire et émotions, nous verrons que de nombreux cas ne sont pas spontanés mais ont une fonction utilitaire, certains étant de type conatif ou stratégique. Cette étude fut inspirée par un des rares documents en la matière, une liste de 27 rires établie par Qi Rushan en 1935. Il généra un malentendu en Occident, induisant l’idée qu’il existe un nombre précis de modèles de rires dans le théâtre chinois. Une contextualisation du document éclaire sur les motivations de son auteur et une confrontation des sources permet de comprendre que les rires de ce corpus ne sont pas quantifiables et que les appellations ne renvoient pas à des formes fixes. Cet art vivant, tout en présentant une grande technicité, est régi par un principe de variabilité et de créativité.

Résumé / Abstract : Jingju (Peking opera) and Kunqu give a prominent place to the performance of laughter, considered by actors as a privileged means for expressing character’s feeling as well as for marking the rhythm of a play. I propose, using actors testimonies gathered in Beijing as sources, to present the main laughters of the repertoire, much of which are expressed in the context of negative emotions. In a perspective of theatrical semiology, I analyse the signifier and signified sides of this polysemic and plurifunctional means of communication. I explore the aesthetic dimension of laughter by analysing vocals, gestural ans musical parameters taking part in its composition, taking account of the specificities of role types, and approach the issue of the historicity of certain techniques. The analysis of signifiers shows all the functions served for the interlocutor and for the audience. Questioning the relation between laughter and emotion, we will see that many cases are not spontaneous but utilitarian and some of them are conative or strategic type. This study was inspired by one of the few documents on this topic, a list of 27 laughers published in 1935 by Qi Rushan. It generated a misunderstanding in Occident, inducing the idea that a precise amount of ways of laughing exist in Chinese Theatre. A contextualisation of this document reveals the motivation of its author and the confrontation of sources shows that laughters in this corpus are not quantifiable and appellations do not correspond to fixed forms. This living art, while being highly technical, is governed by a principle of variability and creativity.