Date : 2017
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Mallarmé -- Stéphane -- 1842-1898
Résumé / Abstract : Le vers a été régulièrement relégué de la discussion sur le rapport entre philosophie et poésie. Le rôle mineur qu’on lui fait jouer, qui le range dans la série de caractéristiques secondaires du poème, est aussi traditionnel que la Poétique d’Aristote et aussi contemporain que les lectures heideggériennes sur la poésie. Or, sans vouloir réduire la poésie au vers, cette thèse se propose de construire une idée de cet opérateur qui le rend susceptible de devenir objet d’investigation philosophique. Et elle avance l’hypothèse qu’une telle reconstruction modifierait le rapport entre la pratique poétique et la pensée philosophique. La poursuite de cet objectif et l’examen de l’œuvre de Mallarmé nous ont conduit à analyser la crise du vers régulier à la fin du XIX siècle, crise qui révèle tant la contingence de ce dispositif que la variabilité inhérente de la littérature – système collectif de jugement sensible. Pour que cette historicité des formes poétiques soit fidèlement présentée, il faut la délier des explications qui, à l’instar de concepts comme le génie, résorbent le changement poétique par l’itération d’une même nature exceptionnelle. La mise en avant de cette variation n’est pas, toutefois, la défense d’un relativisme qui réduirait la poésie à l’expression de particularités contextuelles. La thèse affirme, au contraire, que l’autonomie variable du vers manifeste une puissance de création spécifique, une expérience de pensée qui porte sur des objets singuliers. Et que l’acte qui serait à la base de la définition mallarméenne du vers – acte simultanément de perception, d’analyse et de composition – révèle une notion de la vie du sujet et de son existence collective.
Résumé / Abstract : Poetic verse has been regularly dismissed from the discussion about the relation between poetry and philosophy. The negligible role that it allegedly plays, which assimilates it to the set of secondary characteristics of a poem, is as traditional as Aristotle’s Poetics and as contemporary as the heideggerian readings of poetry. Without pretending to reduce poetry to verse, this thesis aims at the construction of an idea of this operator that will allow it to become the object of philosophical inquiry and it advances the hypothesis that such a reconstruction transforms the relation between poetic practice and philosophical thought. The investigation of Mallarmé’s work leads us to an analysis of the crisis of verse at the end of the XIXth century, revealing the contingent nature of this device and the inherent variability of literature – a collective system of sensible judgement. In order for this historicity to be accurately presented, it was necessary to challenge the type of explications that diminish artistic transformations by way of the iteration of an exceptional nature, such as the concept of genius. But such an emphasis on variation is not to be taken as a defense of a relativism which reduces poetry to the expression of contextual particularities. On the contrary, this work intends to show how the autonomous variability of verse is a manifestation of a specific creative force, an experience of thought that bears on a singular kind of object. And that the poetic “act” that defines verse in Mallarmé’s thought –simultaneously a form of perception, of analysis and of composition– exposes a singular notion of subjectivity and of the collective existence of the subject.