Du travail postfordiste vers la pratique nouvelle matérialiste et posthumaniste : un art en devenir-avec / Yu-Chieh Chan ; sous la direction de Jean-Marc Lachaud

Résumé / Abstract : Ce travail de thèse vise à interroger le phénomène de dépassement du dualisme qui émerge lors du passage du contexte postfordiste de la production, à un autre contexte que nous tentons d’examiner selon l’approche du courant des nouveaux matérialismes. Il s’agit en filigrane et finalement, de la machine d’abstraction et de spéculation, et donc de la créativité à notre époque actuelle d’abstraction réelle, du capitalisme financier, cognitif et de l’anthropocène. Du point de vue posthumaniste qui prétend que tout est matériel en processus, nous proposons de repenser la pratique de la créativité, le praticien, et le monde commun à venir en termes d’intrication des devenirs, qui se transforment en « devenir-avec». Cette thèse se divise en trois parties : La première, s’appuie sur Paolo Virno et Gilbert Simondon pour examiner des productions artistiques, comme une création de forme sociale et collective, dont les tendances de dépassement sont omniprésentes et remettent en question l’autonomie, l’aliénation et la production de la subjectivité. Dans la partie 2, pour cerner le rapport entre la créativité et le dépassement du dualisme, nous prendrons appui sur la pensée spéculative de Alfred North Whitehead, en comparaison notamment avec l’idée d’abstraction réelle et de la spéculation comme production. Puis, nous explorerons l’idée d’engagement spéculatif, et les cosmopolitiques avec Isabelle Stengers, Bruno Latour, Donna Haraway dans une approche esthético-politico-écologique et posthumaniste. Dans la partie 3, nous étudierons les diverses pensées des nouveaux matérialismes dont celles de Manuel De Landa, Bruno Latour, Rosi Braidotti, et Karen Barad, qui mettent l’accent sur l’agency de la matière en remettant en question le dualisme. Ainsi, nous proposons de repenser l’oeuvre et le public, en tant qu’assemblage des humains-non-humains, et l’effet transformateur de l’art dans le « devenir-avec », qui se situe entre le sujet et la pratique posthumaniste, et qui agit comme une correspondance avec les flux de matières, et ce, dans une écologie des pratiques.

Résumé / Abstract : This dissertation aims to question the phenomenon of going beyond the dualism that emerges during the passage from the postfordist context of production, to another context that we try to examine according to the approach of the current of new materialism. It is a watermark and finally, the machine of abstraction and speculation, and therefore creativity in our current era of real abstraction, financial, cognitive capitalism and the Anthropocene. From the posthumanist point of view that claims that everything is material in process, we propose to rethink the practice of creativity, the practitioner, and the coming common world in terms of the entanglement of becoming, which is transformed into "becoming-with". This thesis is divided into three parts: The first, based on Paolo Virno and Gilbert Simondon to examine artistic productions, as a creation of social and collective form, whose overriding tendencies are omnipresent and question autonomy, the alienation and the production of subjectivity. In Part 2, to delineate the relationship between creativity and the overcoming of dualism, we will rely on the speculative thinking of Alfred North Whitehead, particularly in comparison with the idea of real abstraction and speculation as production. Then, we will explore the idea of speculative engagement, and cosmopolitics with Isabelle Stengers, Latour Bruno, Donna Haraway in an aesthetic-politico-ecological and posthumanist approach. In Part 3, we will study the various thoughts of new materialism, including those by Manuel De Landa, Bruno Latour, Rosi Braidotti, and Karen Barad, who emphasize the agency of matter by questioning dualism. Thus, we propose to rethink the work and the public, as an assembly of human-non-humans, and the transformative effect of art in the "becoming-with," which lies between the subject and the posthumanist practice, which acts as a correspondence with material flows in an ecology of practice.