Le temps de la langue : langage, révélation, histoire chez Franz Rosenzweig / Emeline Durand ; sous la direction de Philippe Büttgen

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Rosenzweig -- Franz -- 1886-1929 -- Critique et interprétation

Langage

Traduction

Philosophie du langage

Classification Dewey : 100

Büttgen, Philippe (1970-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Benoist, Jocelyn (1968-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Delecroix, Vincent (1969-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Cattin, Emmanuel (1966-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Bienenstok, Myriam (Membre du jury / opponent)

Cohen-Levinas, Danielle (1959-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Philosophie (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : Cette thèse porte sur le rôle systématique du concept de langage dans la pensée de Franz Rosenzweig. Notre travail aborde à part égale le grand œuvre philosophique de Rosenzweig, L’Étoile de la Rédemption (1921), et ses travaux ultérieurs consacrés à la théorie et à la pratique de la traduction. Nous montrons que le philosophe a fait de l’appui sur le langage une véritable méthode de pensée, en réplique à la défiance envers le langage dont une grande partie de la tradition philosophique, selon lui, fait profession. Reconnaissant à la Révélation le caractère d’un événement de parole, et plus précisément d’un dialogue, Rosenzweig peut penser philosophiquement la rencontre entre la transcendance et l’immanence, tout en appuyant sa description sur la lecture du texte biblique. Derrière le concept de langage, c’est donc toujours la langue de la Bible qui doit se faire (ré)entendre de la philosophie. Nous montrons que ce choix d’aborder la Révélation par sa langue conduit à faire entrer la Révélation dans l’histoire — ce qui, pour Rosenzweig, permet de jeter une lumière nouvelle sur les conditions fondamentales de l’expérience et sur le concept d’histoire lui-même. La pensée rosenzweigienne du langage, élaborée à l’épreuve des textes et de leur traduction, culmine dans une « philosophie d’expérience » et dans ce que nous comprenons comme une (autre) philosophie de l’histoire. Le langage s’avère l’élément indispensable d’une refondation de la philosophie après la fin des grands systèmes idéalistes.

Résumé / Abstract : This dissertation investigates the concept of language in the works of Franz Rosenzweig, from the Star of Redemption (1921) to the mature essays on the theory and practice of translation. We demonstrate that Rosenzweig, acknowledging that part of the philosophical tradition is inherently distrustful of language, refers instead to language as the true method of the “new thinking”. Rosenzweig describes Revelation as an event happening in speech, inthe form of a dialogue between God and the human being. Based upon the biblical narrative, his concept of language therefore allows him to account forthe encounter between transcendence and immanence in time. We conclude that this linguistic understanding of Revelation leads to a historical understanding of the Bible, which, for Rosenzweig, does not mean simply historicizing the holy text, but sheds light on the very concept of history, as well as on the conditions of human experience. Rosenzweig’s “speech-thinking”, thus, culminates in what he calls a « philosophy of experience » and in what we describe as a philosophy of history. Language appears as the very element in which philosophy can be built anew after the end of Idealism.