Régénération urbaine et gentrification par la culture : Effets et paradoxes de projets urbains à Séoul : Le cas du quartier Ihwa-dong / Heiwon Won ; sous la direction de Florent Gaudez

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Embourgeoisement (urbanisme)

Politique culturelle

Art et société

Rénovation urbaine

Classification Dewey : 300

Gaudez, Florent (Directeur de thèse / thesis advisor)

Shin-Eui, Park (Président du jury de soutenance / praeses)

Péquignot, Bruno (1947-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Fabiani, Jean-Louis (1951-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Gamba, Fiorenza (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Halley, Jeffrey A. (Membre du jury / opponent)

Communauté d'universités et d'établissements Université Grenoble Alpes (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : La culture est devenue un moyen de développement de la ville. Son utilisation s’étend à d’autres champs de l’action publique locale : non seulement elle est mobilisée pour améliorer l’image des territoires, mais elle constitue, également, le moteur de nombreux projets de régénération urbaine. Il s’agit de l’application de la notion de la régénération culturelle aux processus de transformation physique et sociale des espaces défavorisés. Cependant, cela ne va pas sans effets négatifs : des phénomènes d’exclusion par la culture se manifestent. En particulier Sharon Zukin attire l’attention sur certains aspects inquiétants de l’instrumentalisation de la culture ; l’art (les artistes et les pratiques culturelles) pourrait devenir un catalyseur du phénomène de la gentrification. En effet, la gentrification qui apparaît dans les quartiers défavorisés de la ville, quand les classes moyennes jeunes et relativement riches s’y installent, peut entrainer l’exclusion des anciennes populations.La régénération urbaine par la culture atteint la Corée du Sud depuis quelques décennies sans exception. Le gouvernement coréen a programmé de nombreux investissements encourageant les réalisations de projets urbains inspirés par la culture. Nous avons choisi de nous focaliser, dans le cadre de cette recherche, sur le quartier d’Ihwa-dong à Séoul. Grâce à plusieurs projets cultuels, l’image d’Ihwa-dong a été complètement renversée : passant de la situation d’un quartier abandonné à la réalisation du « village des peintures murales », qui est devenu un lieu touristique parmi les plus visités de Séoul. Dans ce contexte, Ihwa-dong représente-il un bon modèle de régénération culturelle en Corée ? Est-ce que les effets négatifs de la gentrification y sont présents ? Nous reviendrons sur ces questions tout au long de l’analyse.Pour répondre à ces questions, nous avons mené une série d’enquêtes en 2014, 2016 et 2018. Notre objectif était de comprendre les réactions des habitants et des visiteurs d’Ihwa-dong, en tenant compte des remarques négatives de Zukin. Cela nous a permis de constater que les projets culturels ont entrainé des effets paradoxaux : les impacts positifs et immédiats au niveau économique et environnemental, d’un côté, la commercialisation des produits artistiques et la touristification extrême, qui provoquent un certain nombre de changements au sein de la société et des habitants. D’un autre côté, cette évolution du quartier a aussi été suivie de la perte partielle de la mémoire des lieux et l’érosion de l’esprit communautaire.

Résumé / Abstract : Culture has become a meaning of developing the city. Its use extends to other areas of local public action: not only is it mobilized to improve the image of the territories, but it is also the driving force of many urban regeneration projects. It is the application of the notion of cultural regeneration to processes of physical and social transformation of disadvantaged areas. However, negative effects are accompanied by this process: phenomena of exclusion by culture are manifested. In particular Sharon Zukin draws attention to some disturbing aspects of the instrumentalization of culture; art (artists and cultural practices) could become a catalyst for the phenomenon of gentrification. In fact, the gentrification that appears in the deprived area of the city, when the young and relatively wealthy middle classes settle there, can lead to the exclusion of the old populations.Urban regeneration through cultivation has reached South Korea for a few decades without exception. The Korean government has programmed numerous investments to encourage the achievements of urban projects inspired by culture. We have chosen to focus, as part of this research, on the Ihwa-dong district in Seoul. Thanks to several religious projects, the image of Ihwa-dong has been completely reversed: from the situation of an abandoned district to the realization of the « village of murals », which has become a tourist spot among the most visited in Seoul. In this context, is Ihwa-dong a good model of cultural regeneration in Korea? Are the negative effects of gentrification present? We will return to these questions throughout the analysis.To answer these questions, we conducted a series of surveys in 2014, 2016 and 2018. Our goal was to understand the reactions of the residents and visitors of Ihwa-dong, taking into account Zukin's negative remarks. This has allowed us to see that cultural projects have had paradoxical effects: the positive and immediate economic and environmental impacts, on one hand, the marketing of artistic products and extreme touristification, which cause a certain number of changes in the world within society and inhabitants. On the other hand, this neighborhood evolution was also followed by the partial loss of memory and the erosion of the community spirit