Touches visuelles de la pensée / Erica Ruck ; sous la direction de Bruno Cany et de Anna-Maria Testaverde

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Artaud -- Antonin -- 1896-1948

Nietzsche -- Friedrich -- 1844-1900

Eisenstein -- Sergueï -- 1898-1948

Pensée

Perception (philosophie)

Cany, Bruno (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Testaverde, Anna Maria (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Poulain, Jacques (1942-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Carpani, Roberta (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Ucciani, Louis (19..-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Sossi, Federica (1960-....) (Membre du jury / opponent)

Poulain-Beaufils, Eliane (1970-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Università cattolica del Sacro Cuore (Milan, Italie) (Organisme de cotutelle / degree co-grantor)

École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Dans notre travail de recherche nous voulons esquisser une élaborationconceptuelle de la pensée du philosophe-artiste selon Nietzsche, Artaud etEisenstein en tant que « pensée visuelle ». La pensée du philosophe artiste est trèsancienne, elle remonte à Platon, avant de recommencer avec Nietzsche et des’élaborer avec Artaud.En déclarant que la musique et la parole sont liées, Nietzsche appartienttoujours à la tradition platonicienne du philosophe-artiste. Selon lui, la penséeartistese modélise sur la musique parce que la musique est le seul art qui nouspermet d’accomplir des abstractions de la pensée. Artaud, en revanche, affirmeune conception anti-platonicienne de la pensée du philosophe-artiste en tant quepensée visuelle. Il opère ainsi le renversement de valeurs, recherché parNietzsche, mais non abouti en esthétique.Contre l'idée du théâtre comme représentation, Artaud a théorisé un théâtrede la cruauté qui nous permet de découvrir la vérité, de dépasser la réalité. Lelangage proposé par ce théâtre, fait de formes, de sons et de gestes, peut avoir lesmêmes effets intellectuels que le langage verbal. Nous sommes ainsi en présenced’une pensée propre, où la parole n'est pas supprimée, mais où sa fonction estmodifiée.Eisenstein, avec son montage des attractions, arrive à donner forme àl’image-idée. Le public soit au théâtre, soit au cinéma est choqué par une série desattractions qui l’amènent envers une pensée précise. Le cinéma intellectueldevient lieu de la pensée.

Résumé / Abstract : The aim of our research is to outline a conceptual elaboration of thethought of the artist -philosopher according to Nietzsche, Artaud Eisenstein,conceived as visual thinking. The thinking of the artist philosopher is veryancient, dates back to Plato, before reappearing with Nietzsche and elaboratingwith Artaud.Declaring that music and word are related, Nietzsche still belongs to thePlatonic tradition of the artist -philosopher. According to him, artist thinkingshapes on music because music is the only art that allows us to accomplish andreach abstractions of thought.Artaud, on the other hand, states an anti-platonic conception of thethought of the artist - philosopher as visual thinking. This is the overthrow ofvalues, sought by Nietzsche, but not achieved in aesthetics. Against the idea of atheater as representation, Artaud has theorized a theater of cruelty that allows usto discover the truth, to go beyond reality. The language proposed by this theater,made up of forms, sounds, gestures, may have the same intellectual effects asverbal language. We are so in the presence of a proper thought, where the word isnot suppressed, but where its function is modified.Eisenstein, thanks to its attractions editing, is able to shape the idea-image.The audience is shaken by several attractions that lead to a clear thought.Intellectual cinema becomes the place of thought.