Impact de l'addiction alimentaire chez le sujet obèse et influence du suivi / Amélie Rajot ; sous la direction de Martine Laville

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Obésité

Addiction à la nourriture

Troubles du comportement alimentaire

Continuité des soins

Laville, Martine (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Evaluer l'évolution pondérale de patients en situation d'obésité sévère, selon la présence d'une addiction alimentaire ou non, trois ans après leur hospitalisation en service d'Endocrinologie pour bilan initial d'obésité. Evaluer le suivi médical et paramédical réalisé par les patients, selon leur statut « addict alimentaire » ou non, en référence à une prise en charge minimale attendue et évaluer l'influence du niveau socio-économique sur la prise en charge réalisée. Cohorte historique monocentrique chez des patients hospitalisés durant l'année 2017 dans le service d'Endocrinologie de Lyon sud. Le poids mesuré en hospitalisation et le statut « Addict alimentaire » ou non, selon la YFAS 2.0 étaient renseignés dans le dossier médical. Trois ans après l'hospitalisation, le poids déclaré ainsi que le suivi médical et paramédical réalisé ont été recueillis par un auto-questionnaire adressé aux patients par courrier puis relance téléphonique. L'évolution pondérale a été comparée entre les 2 groupes : Addicts Alimentaires (AA) et Non Addicts alimentaires (NA). Le suivi réalisé sur la période a été évalué en référence à une prise en charge minimale attendue. Le statut professionnel a été utilisé comme reflet du niveau socio-économique pour l'évaluation du suivi réalisé. 60 patients ont été inclus dont 25 AA et 35 NA. La perte de poids moyenne est de 16,5±27,3 kg dans le groupe AA contre 20,6±21,5 kg dans le groupe NA sans différence significative (p=0,512). En l'absence de chirurgie bariatrique, il existe une différence de poids significative (p=0,02) entre les deux groupes avec une perte de poids moyenne de 6,4±11 kg chez les NA et une prise de poids moyenne de 1,6±5,5 kg chez les AA. Une chirurgie bariatrique a été réalisée chez 40% (n=24) de la population étudiée. En analyse multivariée, la chirurgie est le seul facteur significativement associé à la perte de poids (r= - 0,839 ; p<0,0001). La proportion de patients opérés est plus importante dans le groupe NA. La perte de poids après chirurgie n'est pas significativement différente entre les NA et AA (p=0,24). Au cours des trois années suivant l'hospitalisation, aucun des patients inclus n'a bénéficié d'une prise en charge minimale attendue. La prise en charge avec l'endocrinologue a été réalisée de façon optimale chez 14% (n=6) des patients employés à temps plein, mi-temps ou étudiants contre 41%(n=7) des patients sans emploi (p=0,035). Le reste du suivi n'est pas significativement différent selon le statut professionnel. Cette étude confirme que l'addiction alimentaire est un facteur péjoratif sur l'évolution pondérale lors de la prise en charge médicale. Elle nécessite d'être diagnostiquée et une prise en charge spécialisée. Dans cette étude, la chirurgie bariatrique est le seul déterminant permettant une perte de poids significative avec une efficacité similaire selon le score YFAS pré-chirurgical. Enfin, le suivi médical n'est pas réalisé tel que recommandé et suppose l'existence de freins qu'il est nécessaire d'identifier