Politique linguistique et enseignement de langues étrangères au Cono Sur / José Ramirez de Arellano ; sous la direction de José Carlos Herreras García

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Politique linguistique -- Cône Sud de l'Amérique du Sud -- 2000-....

Espagnol (langue) -- Étude et enseignement

Portugais (langue) -- Étude et enseignement

Langues -- Droit -- Cône Sud de l'Amérique du Sud -- 2000-....

Réciprocité (linguistique)

Herreras García, José Carlos (1951-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Pineira-Tresmontant, Carmen (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Buj, Serge (1949-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Grégorio, Daniel (1969-) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Gledhill, Christopher John (1968-....) (Membre du jury / opponent)

Gutiérrez Ordóñez, Salvador (linguiste) (Membre du jury / opponent)

Université Paris Cité (2019-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences du langage (Paris ; 1992-2019) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre de linguistique interlangues, lexicologie, linguistique anglaise et de corpus - atelier de la parole (Paris ; 2005-....) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Cette thèse analyse les changements produits dans l'enseignement d'espagnol et de portugais en tant que langues étrangères dans les systèmes éducatifs du Brésil, de l'Argentine et de l'Uruguay pendant la Décennie Dorée latino-américaine, comprise entre 2003 et 2012. Pendant cette période un certain nombre de lois ont été promulguées, comme la Loi 11 161 / 2005 au Brésil, qui obligeait tous les lycées du pays à proposer l'espagnol comme matière d'étude ; la Loi 26 468 / 2009 en Argentine, qui prévoyait la même obligation pour le portugais ; et la Loi 18 437 / 2008 en Uruguay, qui reconnaissait les dialectes de base portugaise du nord du pays. Ces lois supposent une transformation historique des rapports entre ces deux langues ibériques, jusqu'alors caractérisés par une mutuelle marginalité dans le domaine scolaire. Pourtant, les projets dessinés par ces lois constituent vont se heurter à des réalités d'ordre budgétaire, logistique, idéologique et géopolitique entre autres, qui vont compromettre leur réalisation finale. Tout au long de ce travail nous allons essayer d'identifier les tensions, les acteurs, les forces et les obstacles qui se sont alignés autour de ces langues dans ces trois pays. En partant des schémas théoriques habituels intégrant la notion de politique linguistique, nous proposons un modèle en trois plans, corpus, statut et gravitation, qui permet d'appréhender la spécificité de ce cas d'étude : ces deux langues sont les seules au monde à présenter à la fois un tel degré d'intelligibilité et d'importance sociolinguistique, et jamais on n'avait implémenté leur enseignement réciproque de manière généralisée. Ainsi, nous avons aussi essayé de répondre à un certain nombre d'interrogations : (1) Comment le fait d'être des langues proches détermine leur relation glottopolitique et leur insertion dans le système d'enseignement ; (2) quels discours accompagnent celles-ci comme d'autres langues étrangères scolaires et quels projets politiques elles représentent ; enfin, (3) quels sont leurs traits gravitationnels internes, leur projection externe et vers quelles autres langues elles affichent des préférences dans leurs flux de traduction. Nous avons pu ainsi tirer des conclusions sur les vicissitudes gravitationnelles de l'espagnol et du portugais, ainsi que donner des pistes sur les écueils et les ressources rencontrés par les langues super-centrales en général dans leur quête d'espaces internationaux. Cette analyse permet une meilleure caractérisation de la dichotomie entre deux modèles de globalisation linguistique en tension, hyper-centraliste et super-centraliste : l'un unipolaire avec un anglais hégémonique et des langues super-centrales reléguées à des sphères locales, l'autre pluripolaire où ces langues partagent avec l'anglais leur présence internationale et où prévaudrait l'horizontalité glottopolitique.

Résumé / Abstract : This thesis focuses on changes that took place in the teaching of Spanish and Portuguese as foreign languages in the education systems of Brazil, Argentina and Uruguay during the so-called Golden Decade spanning approximately from 2003 to 2012. Measures like the Law 11.161/2005 in Brazil, which compelled high schools to offer Spanish as an optional subject; the Law 26.468/2009 in Argentina, which established the same requirement for Portuguese; and the Law 18.437/2008 in Uruguay, which recognises Portuguese-based dialects spoken in the north of the country, imply a historical transformation of the relationship between these two Iberian languages, which had thus far been characterised by mutual marginality in school systems. However, the projects embodied in these laws clash with several budgetary, logistic, ideological and geopolitical realities which compromise their final achievement. Throughout this work we will try to identify which actors, forces and obstacles align around these languages in these three countries. Based on standard theoretical schemes integrating the notion of Language Planning, we propose a three-plane model where corpus, status and gravitation will allow us to apprehend the specificities of this case study: No other pair of languages in the world presents this level of both intelligibility and sociolinguistic importance, and never before had a generalised reciprocal teaching of them been so seriously attempted. Therefore this inquiry will focus on : (1) How does the fact that they are closely related languages determine determine their glottopolitical relationship and their insertion into education systems; (2) Which discourses accompany these and other foreign languages taught in schools and which political projects do they represent; (3) What are their internal gravitational characteristics, their projection and for which languages do they show preference in their translation flows. We thus hope to draw valid conclusions on gravitational vicissitudes of Spanish and Portuguese, as well as to shed some light on the challenges faced and resources found by supercentral languages in their quest for international spaces.This analysis shoud allow a better characterisation of the dichotomy between two models of linguistic globalisation: hypercentralist and supercentralist. One is unipolar, with English as the hegemonic language and supercentral languages relegated to local levels; the other is pluripolar, with these languages sharing their international presence under a prevailing glottopolitical horizontality.